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graves lecteurs, tant qu’il y aura des hommes sur la terre.

Vers la fin du même siècle, la fille du célèbre Poisson, (madame de Gomez) dans un genre bien différent que les écrivains de son sexe qui l’avaient précédée, écrivit des ouvrages qui, pour cela n’en étaient pas moins agréables, et ses Journées amusantes, ainsi que ses Cent Nouvelles nouvelles feront toujours, malgré bien des défauts, le fond de la bibliothèque de tous les amateurs de ce genre. Gomez entendait son art, on ne saurait lui refuser ce juste éloge. Mademoiselle de Lussan, mesdames de Tencin, de Graffigni, Elie de Beaumont et Riccoboni la rivalisèrent ; leurs écrits pleins de délicatesse et de goût, honorent assurément leur sexe. Les lettres Péruviennes de Graffigni seront toujours un modèle de tendresse et de sentiment, comme celles de myladi Castesbi par Riccoboni, pourront éternellement servir à ceux qui ne prétendent qu’à la grâce et à la légèreté du style. Mais reprenons le siècle où nous l’avons quitté, pressé par le désir de louer des femmes aimables, qui donnaient en ce genre, de si bonnes leçons aux hommes.