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lyre ; bien peu de ces ouvrages sont connus de nos jours. Nous eûmes ensuite, les faits et gestes de Charles-le-Grand, attribués à l’archevêque Turpin, et tous les romans de la Table ronde, les Tristan, les Lancelot du lac, les Perce-Forêts, tous écrits dans la vue d’immortaliser des héros connus, ou d’en inventer d’après ceux-là qui, parés par l’imagination, les surpassassent en merveilles ; mais quelle distance de ces ouvrages longs, ennuyeux, empestés de superstition, aux romans grecs qui les avaient précédés ! Quelle barbarie, quelle grossièreté succédaient aux romans pleins de goût et d’agréables fictions, dont les Grecs nous avaient donné les modèles ; car bien qu’il y en eût sans doute d’autres avant eux, au moins alors ne connaissait-on que ceux-là.

Les troubadours parurent ensuite ; et quoiqu’on doive les regarder, plutôt comme des poètes que comme des romanciers, la multitude de jolis contes qu’ils composèrent en prose, leur obtiennent cependant avec juste raison, une place parmi les écrivains dont nous parlons. Qu’on jette, pour s’en convaincre, les yeux sur leurs fabliaux, écrits