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m’avoir baisée un moment, il me retourna, mania, baisa, lécha lubriquement mon derrière et m’inonda les fesses des preuves de sa virilité. »

« En se branlant lui-même ? dit le duc. — Oui, monseigneur, reprit Duclos, et en branlant, je vous assure, un vit qui par sa petitesse incroyable ne vaut pas la peine d’un détail. »

« Le personnage qui parut ensuite, continua Duclos, ne mériterait peut-être pas d’être sur ma liste, s’il ne m’eût semblé digne de vous être cité par la circonstance, selon moi assez singulière, qu’il mêlait à ses plaisirs, d’ailleurs assez simples, et qui va vous faire voir à quel point le libertinage dégrade dans l’homme tous les sentiments de pudeur, de vertu et d’honnêteté. Celui-ci ne voulait pas voir, il voulait être vu. Et sachant qu’il y avait des hommes dont la fantaisie était de surprendre les voluptés des autres, il pria la Guérin de faire cacher un homme de ce goût-là et qu’il lui donnerait le spectacle de ses plaisirs. La Guérin avertit l’homme que je venais d’amuser quelques jours avant au trou et, sans lui dire que l’homme qu’il allait voir savait bien qu’il serait vu, ce qui aurait troublé ses voluptés, elle lui fit croire qu’il allait surprendre bien à son aise le spectacle qu’on allait lui offrir. L’examinateur fut enfermé dans la chambre du trou avec ma sœur et je passai avec l’autre. Celui-ci était un jeune homme de vingt-huit ans, beau et frais. Instruit de l’endroit du trou, il se porta sans affectation vis-à-vis et m’y fit placer à côté de lui. Je le branlai. Dès qu’il banda, il se leva, fit voir son vit à l’examinateur, se retourna, montra son cul, me troussa, fit voir le mien, se mit à genoux devant, me branla l’anus avec le bout de son nez, écarta bien, montra tout avec délices et exactitude et déchargea en se branlant lui-même, pendant qu’il me tenait troussée par-derrière devant le trou, en telle sorte que celui qui l’occupait voyait à la fois à ce moment décisif et mes fesses et le vit en courroux de mon amant. Si celui-ci s’était délecté, Dieu sait ce que l’autre éprouva. Ma sœur dit qu’il était aux nues et qu’il avouait n’avoir jamais eu tant de plaisir, et ses fesses furent inondées d’après cela pour le moins autant que l’avaient été les miennes. »

« Si le jeune homme avait un beau vit et un beau cul, dit Durcet, il y avait là de quoi faire une jolie décharge. — Elle dut donc être délicieuse, dit Duclos, car son vit était très long, assez gros et son cul aussi doux, aussi potelé, aussi joliment formé, que celui de l’Amour lui-même. — Écartâtes-vous ses fesses ? dit l’évêque, fîtes-vous voir le trou à l’examinateur ? — Oui, monseigneur, dit Duclos, il fit voir le mien, j’offris le sien, il le présentait le plus lubriquement du monde. — J’ai vu une douzaine de scènes comme cela dans ma vie, dit Durcet, qui m’ont bien coûté du foutre. Il en est peu de plus délicieuses à faire : je parle de toutes deux, car il est aussi joli de surprendre que de vouloir l’être. »