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service de table, des punitions et de quelques autres petits détails que son état ne rendait plus voluptueux à lui voir remplir ; mais elle fut toujours obligée au canapé et à partager jusqu’à nouvel ordre la couche de qui voudrait la choisir : Ce fut Durcet qui, ce matin-là, se prêta aux exercices de pollutions, et, comme son vit était extraordinairement petit, il donna plus de peine aux écolières. Cependant on travailla ; mais le petit financier, qui avait fait toute la nuit le métier de femme, ne put jamais soutenir celui d’homme. Il fut cuirassé, intraitable, et l’art de ces huit charmantes écolières, dirigées par la plus habile maîtresse, ne vint seulement pas à bout de lui faire lever le nez. Il en sortit tout triomphant, et comme l’impuissance donne toujours un peu de cette sorte d’humeur qu’on appelle taquinisme en libertinage, ses visites furent étonnamment sévères. Rosette chez les filles et Zélamir chez les garçons en furent les victimes : l’un n’était pas comme on lui avait dit de se trouver — cette énigme s’expliquera — et l’autre s’était malheureusement défait de ce qu’on lui avait ordonné de garder. Il ne parut aux lieux publics que la Duclos, Marie, Aline et Fanny, deux fouteurs de la seconde classe, et Giton. Curval, qui bandait beaucoup ce jour-là, s’échauffa beaucoup avec Duclos. Le dîner, où il se tint des propos très libertins, ne le calma point, et le café présenté par Colombe, Sophie, Zéphire, et son cher ami Adonis, acheva d’embraser sa tête. Il saisit ce dernier et, le culbutant sur un sofa, il lui plaça en jurant son membre énorme entre les cuisses, par-derrière, et comme cet énorme outil dépassait de plus de six pouces de l’autre côté, il ordonna au jeune garçon de branler fortement ce qui sortait et se mit lui à branler l’enfant au-dessus du morceau de chair dont il le tenait embroché. Pendant ce temps-là, il présentait à l’assemblée un cul aussi sale que large, dont l’orifice impur vint à tenter le duc. Voyant ce cul à sa portée, il y braqua son nerveux instrument, en continuant de sucer la bouche de Zéphire, opération qu’il avait entreprise avant que ne lui prît l’idée qu’il exécutait. Curval, qui ne s’attendait pas à une telle attaque, en blasphéma de joie. Il trépigna, il s’élargit, se prêta. En ce moment, le jeune foutre du charmant garçon qu’il branlait dégoutte sur la tête énorme de son instrument en fureur. Ce foutre chaud dont il se sent mouillé, les secousses réitérées du duc qui commençait à décharger aussi, tout l’entraîne, tout le détermine, et des flots d’un sperme écumeux vont inonder le cul de Durcet qui était venu se poster là, vis-à-vis, pour qu’il n’y eût, dit-il, rien de perdu, et dont les fesses blanches et potelées furent doucement submergées d’une liqueur enchanteresse qu’il eût bien mieux aimée dans ses entrailles. Cependant l’évêque n’était pas oisif ; il suçait tour à tour les trous de culs divins de Colombe et de Sophie ; mais fatigué sans doute de quelques exercices nocturnes, il ne donna même point de preuve d’existence, et comme tous les libertins que le caprice et le dégoût rendent injustes, il s’en prit durement à ces deux délicieuses enfants des torts trop mérités de sa débile nature. On sommeilla quelques instants, et l’heure des narrations étant venue, on fut écouter l’aimable Duclos qui reprit son récit de la manière suivante :