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les mêmes, quoique toujours variés, la célèbre Duclos monta sur sa tribune et reprit en ces termes sa narration de la veille.

« Un jeune homme dont la manie, quoique bien peu libertine à mon avis, n’en était pas moins assez singulière, parut chez Mme Guérin à fort peu de temps de la dernière aventure dont je vous ai parlé hier. Il lui fallait une nourrice jeune et fraîche ; il la tétait et déchargeait sur les cuisses de cette bonne femme en se gorgeant de son lait. Son vit me parut très mesquin et toute sa personne assez chétive, et sa décharge fut aussi douce que son opération.

« Il en parut un autre, le lendemain, dans la même chambre, dont la manie vous paraîtra sans doute plus divertissante. Il voulait que la femme fût entortillée dans un voile qui lui cachât hermétiquement tout le sein et toute la figure. La seule partie du corps qu’il désirait voir et qu’il fallait lui trouver dans le dernier degré de supériorité, c’était le cul ; tout le reste lui était indifférent, et l’on était sûr qu’il aurait été bien fâché d’y jeter les yeux. Mme Guérin lui fit venir une femme du dehors, d’une laideur amère et âgée de près de cinquante ans, mais dont les fesses étaient coupées comme celles de Vénus. Rien de plus beau ne pouvait s’offrir à la vue. Je voulais voir cette opération. La vieille duègne, bien embéguinée, fut se placer tout de suite à plat ventre sur le bord du lit. Notre libertin, homme d’environ trente ans et qui me parut être de robe, lui lève les jupes jusqu’au-dessus des reins, s’extasie à la vue des beautés de son goût qui lui sont offertes. Il touche, il écarte ce superbe fessier, le baise avec ardeur, et son imagination s’enflammant bien plus pour ce qu’il suppose que pour ce qu’il aurait vu sans doute effectivement si la femme eût été dévoilée et même jolie, il s’imagine avoir affaire à Vénus même, et au bout d’une assez courte carrière, son engin, devenu dur à force de secousses, darde une pluie bénigne sur l’ensemble du superbe fessier qu’on expose à ses yeux. Sa décharge fut vive et impétueuse. Il était assis devant l’objet de son culte ; une de ses mains l’ouvrait pendant que l’autre le polluait, et il s’écria dix fois : “Quel beau cul ! Ah ! quel délice d’inonder de foutre un tel cul !” Il se leva dès qu’il eut fini et décampa sans seulement témoigner le moindre désir de savoir à qui il avait eu affaire.

« Un jeune abbé demanda ma sœur quelque temps après. Il était jeune et joli, mais à peine pouvait-on distinguer son vit, tant il était petit et mou. Il l’étendit presque nue sur un canapé, se mit à genoux entre ses cuisses, lui soutenant les fesses des deux mains et lui chatouillant avec une le joli petit trou de son derrière. Pendant ce temps-là, sa bouche se porta sur le con de ma sœur. Il lui chatouilla le clitoris avec la langue, et s’y prit si adroitement, fit un usage si compassé et si égal de ses deux mouvements, qu’en trois minutes il la plongea dans le délire. Je vis sa tête se pencher, ses yeux s’égarer, et la friponne s’écria : “Ah ! mon cher abbé, tu me fais mourir de plaisir.” L’habitude de l’abbé était d’avaler exactement la liqueur que son