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« Je fus très étonnée, dit Duclos en reprenant le fil de son discours, de voir toutes mes compagnes rire en me retrouvant et me demander si je m’étais essuyée, et mille autres propos qui prouvaient qu’elles savaient très bien ce que je venais de faire. On ne me laissa pas longtemps dans l’inquiétude, et ma sœur, me menant dans une chambre voisine de celle où se faisaient communément les parties et dans laquelle je venais d’être enfermée, m’y fit voir un trou qui répondait à plomb sur le canapé et duquel on voyait facilement tout ce qui s’y passait. Elle me dit que ces demoiselles se divertissaient entre elles à aller voir par là ce que les hommes faisaient à leurs compagnes et que j’étais bien la maîtresse d’y venir moi-même quand je voudrais, pourvu qu’il ne fût pas occupé, car il arrivait souvent, disait-elle, que ce respectable trou servait à des mystères dont on m’instruirait en temps et lieux. Je ne fus pas huit jours sans profiter de ce plaisir, et, un matin qu’on était venu demander une nommée Rosalie, une des plus belles blondes qu’il fût possible de voir, je fus curieuse d’observer ce qu’on allait lui faire. Je me cachai, et voici la scène dont je fus témoin. L’homme à qui elle avait affaire n’avait pas plus de vingt-six ou trente ans. Dès qu’elle entra, il la fit asseoir sur un tabouret très élevé et destiné à cette cérémonie. Aussitôt qu’elle y fut, il détacha toutes les épingles qui tenaient sa chevelure et fit flotter jusqu’à terre une forêt de cheveux blonds superbes dont la tête de cette belle fille était ornée. Il prit un peigne dans sa poche, les peigna, les démêla, les mania, les baisa, en entremêlant chaque action d’un éloge sur la beauté de cette chevelure qui l’occupait si uniquement. Il sortit enfin de sa culotte un petit vit sec et très roide qu’il enveloppa promptement des cheveux de sa dulcinée et, se manualisant dans le chignon, il déchargea en passant son autre main autour du col de Rosalie, et fixant sa bouche à ses baisers, il redéveloppa son engin mort. Je vis les cheveux de ma compagne tout gluants de foutre ; elle les essuya, les rattacha, et nos amants se séparèrent.

« Un mois après, on vint chercher ma sœur pour un personnage que nos demoiselles me dirent d’aller regarder, parce qu’il avait aussi une fantaisie assez baroque. C’était un homme d’environ cinquante ans. À peine fut-il entré que, sans préliminaire, sans caresse, il fit voir son derrière à ma sœur qui, au fait de la cérémonie, le fait pencher sur un lit, s’empare de ce vieux cul mou et ridé, enfonce ses cinq doigts dans l’orifice et se met à le secouer d’une si furieuse force que le lit en craquait. Cependant notre homme, sans jamais montrer autre chose, s’agite, se secoue, suit les mouvements qu’on lui donne, s’y prête avec lubricité et s’écrie qu’il décharge et qu’il jouit du plus grand des plaisirs. L’agitation avait été violente à la vérité, car ma sœur en était en nage. Mais quels minces épisodes et quelle stérilité d’imagination !

« Si celui qui me fut présenté peu après n’y mit guère plus de détails, au moins paraissait-il plus voluptueux, et sa manie avait-elle, selon moi, plus le coloris du libertinage. C’était un gros homme d’environ quarante-cinq