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(VI)

Deuxième journée

On se leva à l’heure ordinaire. L’évêque, entièrement remis de ses excès et qui dès quatre heures du matin s’était trouvé très scandalisé de ce qu’on l’eût laissé coucher seul, avait sonné pour que Julie et le fouteur qui lui était destiné vinssent occuper leur poste. Ils arrivèrent à l’instant, et le libertin se replongea dans leurs bras au sein de nouvelles impuretés. Quand le déjeuner fut fait, suivant l’usage, dans l’appartement des filles, Durcet visita, et de nouvelles délinquantes, malgré tout ce qu’on avait pu dire, s’offrirent encore à lui. Michette était coupable d’un genre de faute, et Augustine, à qui Curval avait fait dire de se tenir tout le jour dans un certain état, se trouvait dans l’état absolument contraire : elle ne s’en souvenait plus, elle en demandait bien excuse et promettait que ça n’arriverait plus ; mais le quatrumvirat fut inexorable, et toutes deux furent inscrites sur la liste des punitions du premier samedi. Singulièrement mécontents de la maladresse de toutes ces petites filles dans l’art de la masturbation, impatientés de ce qu’on avait éprouvé sur cela la veille, Durcet proposa d’établir une heure dans la matinée où on leur donnerait des leçons sur cet objet, et que tour à tour un d’eux se lèverait une heure plus matin, ce moment d’exercice étant établi depuis neuf jusqu’à dix, se lèverait, dis-je, à neuf heures pour aller se prêter à cet exercice. On décida que celui qui remplirait cette fonction s’assiérait tranquillement au milieu du sérail, dans un fauteuil, et que chaque petite fille, conduite et guidée par la Duclos, la meilleure branleuse que le château renfermât, viendrait s’essayer sur lui, que la Duclos dirigerait leur main, leur mouvement, qu’elle leur apprendrait le plus ou le moins de vitesse qu’il fallait donner à leurs secousses en raison de l’état du patient, qu’elle prescrirait leurs attitudes, leurs postures pendant l’opération, et qu’on établirait des punitions réglées pour celle qui, au bout de la première quinzaine, ne réussirait point parfaitement dans cet art sans avoir plus besoin de leçons. Il leur fut surtout très exactement recommandé, d’après les principes du récollet, de tenir toujours le gland à découvert pendant l’opération et que la seconde main qui n’agissait pas s’occupât sans cesse pendant ce temps-là à chatouiller les environs, suivant les différentes fantaisies de ceux à qui elles auraient affaire. Ce projet du financier plut universellement. La Duclos, mandée, accepta la commission et, dès le même jour, elle ajouta dans leur appartement un