voulez me dire. — Eh bien ! je vais te l’apprendre, ma petite, me dit-il en me baisant de tout son cœur et la bouche et les yeux ; mon unique plaisir est d’instruire les petites filles, et les leçons que je leur donne sont si excellentes qu’elles ne les oublient jamais. Commence par défaire tes jupes, car si je t’apprends comment il faut s’y prendre pour me donner du plaisir, il est juste que je t’enseigne en même temps comment tu dois faire pour en recevoir, et il ne faut pas que rien nous gêne pour cette leçon-là. Allons, commençons par toi. Ce que tu vois là, me dit-il, en posant ma main sur la motte, s’appelle un con, et voici comme tu dois faire pour te procurer là des chatouillements délicieux : il faut frotter légèrement avec un doigt cette petite élévation que tu sens là et qui s’appelle le clitoris.” Puis me faisant faire : “Là, vois, ma petite, comme cela, pendant qu’une de tes mains travaille là, qu’un doigt de l’autre s’introduise imperceptiblement dans cette fente délicieuse…” Puis me plaçant la main : “Comme cela, oui… Eh bien ! n’éprouves-tu rien ? continuait-il en me faisant observer sa leçon. — Non, mon Père, je vous assure, lui répondis-je avec naïveté. — Ah ! dame, c’est que tu es encore trop jeune, mais, dans deux ans d’ici, tu verras le plaisir que ça te fera. — Attendez, lui dis-je, je crois pourtant que je sens quelque chose.” Et je frottais, tant que je pouvais, aux endroits qu’il m’avait dits… Effectivement, quelques légères titillations voluptueuses venaient de me convaincre que la recette n’était pas une chimère, et le grand usage que j’ai fait depuis de cette secourable méthode a achevé de me convaincre plus d’une fois de l’habileté de mon maître. “Venons à moi, me dit Étienne, car tes plaisirs irritent mes sens, et il faut que je les partage, mon ange. Tiens, me dit-il, en me faisant empoigner un outil si monstrueux que mes deux petites mains pouvaient à peine l’entourer, tiens, mon enfant, ceci s’appelle un vit, et ce mouvement-là, continuait-il en conduisant mon poignet par des secousses rapides, ce mouvement-là s’appelle branler. Ainsi, dans ce moment-ci, tu me branles le vit. Va, mon enfant, va, vas-y de toutes tes forces. Plus tes mouvements seront rapides et pressés, plus tu hâteras l’instant de mon ivresse. Mais observe une chose essentielle, ajoutait-il en dirigeant toujours mes secousses, observe de tenir toujours la tête à découvert. Ne la recouvre jamais de cette peau que nous appelons le prépuce : si ce prépuce venait à recouvrir cette partie que nous nommons le gland, tout mon plaisir s’évanouirait. Allons, voyons ma petite, continuait mon maître, voyons que je fasse sur toi ce que tu fais sur moi.” Et se pressant sur ma poitrine en disant cela, pendant que j’agissais toujours, il plaça ses deux mains si adroitement, remua ses doigts avec tant d’art, que le plaisir me saisit à la fin, et que c’est bien positivement à lui que j’en dois la première leçon. Alors, la tête venant à me tourner, je quittai ma besogne, et le révérend, qui n’était pas prêt à la terminer, consentit à renoncer un instant à son plaisir pour ne s’occuper que du mien. Et quand il me l’eut fait goûter en entier, il me fit reprendre l’ouvrage que mon extase m’avait obligée d’interrompre et m’enjoignit bien expressément de ne plus me distraire et de ne plus
Page:Sade - Les 120 journées de Sodome (édition numérique).djvu/64
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— Page 64 —