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beaucoup de crimes. Il a empoisonné sa mère, sa femme et sa nièce pour arranger sa fortune. Son âme est ferme et stoïque, absolument insensible à la pitié. Il ne bande plus et ses éjaculations sont fort rares. Ses instants de crise sont précédés d’une sorte de spasme qui le jette dans une colère lubrique, dangereuse pour ceux ou celles qui servent ses passions.

Constance est femme du duc et fille de Durcet. Elle a vingt-deux ans ; c’est une beauté romaine, plus de majesté que de finesse, de l’embonpoint, quoique bien faite, un corps superbe, le cul singulièrement coupé et pouvant servir de modèle, les cheveux et les yeux très noirs. Elle a de l’esprit et ne sent que trop toute l’horreur de son sort. Un grand fonds de vertu naturelle que rien n’a pu détruire.

Adélaïde, femme de Durcet et fille du président. C’est une jolie poupée, elle a vingt ans ; elle est blonde, les yeux très tendres et d’un joli bleu animé ; elle a toute la tournure d’une héroïne de roman. Le col long et bien attaché, la bouche un peu grande, c’est son seul défaut. Une petite gorge et un petit cul, mais tout cela, quoique délicat, est blanc et moulé. L’esprit romanesque, le cœur tendre, excessivement vertueuse et dévote, et se cache pour remplir ses devoirs de chrétienne.

Julie, femme du président et fille aînée du duc. Elle a vingt-quatre ans, grasse, potelée, de beaux yeux bruns, un joli nez, des traits marqués et agréables, mais une bouche affreuse. Elle a peu de vertu et même de grandes dispositions à la malpropreté, à l’ivrognerie, à la gourmandise et au putanisme. Son mari l’aime à cause du défaut de sa bouche : cette singularité entre dans les goûts du président. On ne lui a jamais donné ni principes ni religion.

Aline, sa sœur cadette, crue fille du duc, quoique réellement elle soit fille de l’évêque et d’une des femmes du duc. Elle a dix-huit ans, une physionomie très piquante et très agréable, beaucoup de fraîcheur, les yeux bruns, le nez retroussé, l’air mutin, quoique foncièrement indolente et paresseuse. Elle n’a point l’air d’avoir encore du tempérament et déteste très sincèrement toutes les infamies dont on la rend victime. L’évêque l’a dépucelée par-derrière à dix ans. On l’a laissée dans une ignorance crasse, elle ne sait ni lire ni écrire, elle déteste l’évêque et craint fort le duc. Elle aime beaucoup sa sœur, elle est sobre et propre, répond drôlement et avec enfantillage ; son cul est charmant.

La Duclos, première historienne. Elle a quarante-huit ans, grand reste de beauté, beaucoup de fraîcheur, le plus beau cul qu’on puisse avoir. Brune, taille pleine, très en chair.

La Champville a cinquante ans. Elle est mince, bien faite et les yeux lubriques ; elle est tribade, et tout l’annonce dans elle. Son métier actuel est le maquerellage. Elle a été blonde, elle a de jolis yeux, le clitoris long et chatouilleux, un cul fort usé à force de service, et néanmoins elle est pucelle par là.