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lui arrache quatre dents et on la pique avec une aiguille dans le blanc des yeux. Narcisse, qui doit être aussi immolé le lendemain, paraît ; on lui arrache un œil et quatre dents. Giton, Michette et Rosette, qui doivent aussi accompagner Constance au tombeau, ont chacun un œil arraché et quatre dents ; Rosette a les deux bouts des tétons coupés, et six morceaux de chair coupés, tant sur les bras que sur les cuisses ; on lui coupe tous les doigts des mains, et on lui enfonce un fer rouge dans le con et dans le cul. Curval et le duc déchargent chacun deux fois. Arrive Louison, à qui on donne cent coups de nerf de bœuf, et à qui on arrache un œil, que l’on oblige d’avaler ; et elle le fait.

Le vingt-huit.

144. Un bougre fait chercher deux bonnes amies, il les lie l’une à l’autre bouche à bouche, en face d’elles est un excellent repas, mais elles ne peuvent l’atteindre, il les regarde se dévorer toutes deux quand la faim vient à les presser.

145. Un homme, qui aimait à fouetter des femmes grosses, en enferme six de cette espèce dans un rond formé par des cercles de fer : cela forme une cage dans laquelle elles sont toutes face à face en dedans. Peu à peu, les cercles se compriment et se resserrent, et elles sont, ainsi, aplaties et étouffées toutes six avec leurs fruits ; mais, avant, il leur a coupé à toutes une fesse et un téton qu’il leur ajuste en palatine.

146. Un homme, qui aimait aussi à fouetter des femmes grosses, en lie deux, chacune à une perche qui, par le moyen d’une machine, les jette et les pelote l’une contre l’autre. À force de se choquer, elles se tuent ainsi mutuellement, et il décharge. Il tâche d’avoir la mère et la fille, ou les deux sœurs.

147. Le comte dont Duclos a parlé, et dont Desgranges a aussi parlé le 26, celui qui acheta Lucile, sa mère et la petite sœur de Lucile, dont Martaine a aussi parlé le quatrième du 1er janvier, a pour dernière passion d’accrocher trois femmes au-dessus de trois trous : l’une est pendue par la langue, et le trou qu’elle a sous elle est un puits très profond ; la seconde est pendue par les tétons, et le trou qu’elle a sous elle est un brasier ; la troisième a le crâne cerné et est accrochée par les cheveux, et le trou qu’elle a sous elle est garni de pointes de fer. Quand le poids du corps de ces femmes les entraîne, que les cheveux s’arrachent avec la peau du crâne, que les tétons se déchirent et que la langue se coupe, elles ne sortent d’un supplice que pour passer dans l’autre. Quand il peut, il met là trois femmes grosses, ou sinon une famille, et c’est à cela qu’il a fait servir Lucile, sa sœur et sa mère.