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139. Un homme dont Martaine a parlé le 12 janvier, et qui brûlait de l’artifice dans le cul, a pour seconde passion de lier deux femmes grosses ensemble, en forme de boule, et de les faire partir dans un pierrier.

140. Un dont le goût était de scarifier oblige deux femmes grosses à se battre dans une chambre (on les observe sans risque), à se battre, dis-je, à coups de poignard. Elles sont nues ; il les menace d’un fusil braqué sur elles, si elles n’y vont pas de bon cœur. Si elles se tuent, c’est ce qu’il veut ; sinon, il se précipite dans la chambre où elles sont, l’épée à la main, et quand il en a tué une, il éventre l’autre et lui brûle les entrailles avec des eaux-fortes, ou des morceaux de fer ardent.

141. Un homme, qui aimait à fouetter des femmes grosses sur le ventre, rectifie en attachant la fille grosse sur une roue, et dessous est fixée dans un fauteuil, sans en pouvoir bouger, la mère de cette fille, la bouche ouverte en l’air et obligée de recevoir dans sa bouche toutes les ordures qui découlent du cadavre, et l’enfant si elle en accouche.

142. Celui dont Martaine a parlé le 16 janvier, et qui aimait à piquer le cul, attache une fille sur une machine toute garnie de pointes de fer ; il la fout là-dessus, de manière qu’à chaque secousse qu’il donne, il la cloue ; ensuite, il la retourne et la fout en cul pour qu’elle se pique également de l’autre côté, et il lui pousse le dos pour qu’elle s’enferre les tétons. Quand il a fait, il pose dessus elle une seconde planche également garnie, puis, avec des vis, les deux planches se resserrent. Elle meurt ainsi, écrasée et piquée de partout. Ce resserrement se fait peu à peu ; on lui donne tout le temps de mourir dans les douleurs.

143. Un fustigateur pose une femme grosse sur une table ; il la cloue sur cette table en enfonçant d’abord un clou brûlant dans chaque œil, un dans la bouche, un dans chaque téton ; puis il lui brûle le clitoris et le bout des tétons avec une bougie, et, lentement, il lui scie les genoux à moitié, lui casse les os des jambes, et finit par lui enfoncer un clou rouge et énorme dans le nombril, qui achève son enfant et elle. Il la veut prête d’accoucher.

Ce soir-là, on fouette Julie et Duclos, mais par amusement, puisqu’elles sont toutes deux du nombre des conservées. Malgré cela on brûle Julie en deux endroits des cuisses, et on l’épile. Constance, qui doit périr le lendemain, paraît, mais elle ignore encore sa destinée. On lui brûle les deux bouts des seins, on lui distille de la cire d’Espagne sur le ventre, on