Page:Sade - Les 120 journées de Sodome (édition numérique).djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— Page 305 —

paillard ; il lui plonge un poignard dans les tétons, dans le con et dans le trou du cul, au moment de sa chute ; ensuite il la jette, morte ou non, dans un autre caveau, sur l’entrée duquel une pierre se ferme, et elle tombe sur un tas d’autres cadavres qui l’ont précédée, où elle expire enragée, si elle n’est pas morte. Et il a bien soin de ne donner ses coups de poignard que faiblement, afin de ne la pas tuer et qu’elle ne meure que dans le dernier caveau. Il encule, fouette et décharge toujours avant. C’est de sens froid qu’il procède à celle-ci.

69. Un bougre fait monter la fille sur un cheval indompté qui la traîne et la tue dans des précipices.

70. Celui dont Martaine a parlé le 18 janvier, et dont la première passion est de brûler avec des amorces de poudre, perfectionne en faisant mettre la fille dans un lit préparé. Dès qu’elle y est couchée, le lit s’enfonce dans un brasier ardent, mais dont elle peut sortir. Il est là, et à mesure qu’elle veut sortir, il la repousse à grands coups de broche dans le ventre.

71. Celui dont elle a parlé le 11, et qui aimait à incendier des maisons de pauvres, tâche d’en attirer chez lui, homme ou femme, sous prétexte de charité ; il les encule, homme ou femme, puis leur casse les reins, et les laisse mourir de faim dans un cachot, ainsi disloqués.

72. Celui qui aimait à jeter une femme par la fenêtre sur un fumier, et dont Martaine a parlé, exécute ce qu’on va voir, pour seconde passion. Il laisse coucher la fille dans une chambre qu’elle connaît et dont elle sait que la fenêtre est fort basse ; on lui donne de l’opium ; dès qu’elle est bien endormie, on la transporte dans une chambre toute pareille à la sienne, mais dont la fenêtre est très haute et donne sur des pierres aiguës. Ensuite, on entre précipitamment dans sa chambre en lui faisant une très grande frayeur ; on lui dit qu’on va la tuer. Elle, qui sait que sa fenêtre est basse, l’ouvre et s’y jette fort vite, mais elle tombe sur les pierres aiguës, de plus de trente pieds de haut, et elle se tue elle-même et sans qu’on la touche.

Ce soir-là, l’évêque, épouse lui comme femme, Antinoüs en la qualité de mari, et lui comme homme, Céladon en qualité de fille, et cet enfant n’est enculé pour la première fois que ce jour-là. Cette cérémonie célèbre la fête de la quinzième semaine. Le prélat veut que pour achever de la célébrer on vexe fortement Aline, contre laquelle sa rage libertine éclate sourdement. On la pend et la dépend fort vite, et tout le monde décharge en la voyant accrochée. Une saignée, que Durcet lui fait, la tire d’affaire, et il n’y paraît pas le lendemain, mais cela l’a grandie d’un pouce. Elle raconte ce qu’elle a éprouvé durant ce supplice. L’évêque, pour qui tout est en fête ce