Page:Sade - Les 120 journées de Sodome (édition numérique).djvu/304

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— Page 304 —

fille, pendant qu’il fait sa décharge, laquelle est toujours très longue.

On découvre, ce soir-là, l’intrigue d’un des fouteurs subalternes et d’Augustine. Il ne l’avait pas encore foutue, mais pour y parvenir, il lui proposait une évasion et la lui montrait comme très facile. Augustine avoue qu’elle était au moment de lui accorder ce qu’il demandait d’elle, pour se sauver d’un endroit où elle croit sa vie en danger. C’est Fanchon qui découvre tout et qui en rend compte. Les quatre amis se jettent à l’improviste sur le fouteur, le lient, le garrottent et le descendent au caveau, où le duc l’encule de force, sans pommade, pendant que Curval lui coupe le col et que les deux autres le brûlent avec un fer rouge sur toutes les chairs. Cette scène s’est passée en sortant du dîner au lieu du café ; on va au salon d’histoire, comme à l’ordinaire, et, à souper, on se demande entre soi si, en raison de la découverte de la conjuration, on ne fera point grâce à Fanchon qui, en conséquence de la décision du matin, devait être vexée le même soir. L’évêque s’oppose à ce qu’on l’épargne, et dit qu’il serait indigne à eux de céder au sentiment de la reconnaissance, et qu’on le verra toujours du parti des choses qui peuvent rapporter une volupté de plus à la société, comme contraire à celles qui peuvent la priver d’un plaisir. En conséquence, après avoir puni Augustine de s’être prêtée à la conjuration, d’abord en la faisant assister à l’exécution de son amant, ensuite en l’enculant et en lui faisant croire qu’on va lui couper aussi la tête, et définitivement en lui arrachant deux dents, opération que fait le duc pendant que Curval encule cette belle fille, l’avoir enfin bien fouettée, après tout cela, dis-je, on fait paraître Fanchon, on la fait chier, chaque ami lui donne cent coups de fouet, et le duc lui coupe le téton gauche tout ras de la chair. Elle se récrie beaucoup sur l’injustice du procédé. « S’il était juste, dit le duc, il ne nous ferait pas bander ! » Ensuite, on la panse, afin qu’elle puisse servir à d’autres supplices. On s’aperçoit qu’il y avait un petit commencement d’émeute générale parmi les fouteurs subalternes, que cet événement du sacrifice d’un d’entre eux calme tout à fait. Les trois autres vieilles sont, ainsi que Fanchon, déchues de tout emploi, et remplacées par les historiennes et Julie. Elles frémissent, mais quel moyen d’éviter leur sort ?

Le treize.

67. Un homme qui aimait beaucoup le cul attire une fille, qu’il dit aimer, dans une partie sur l’eau ; la barque est préparée, elle se fend, et la fille se noie. Quelquefois, le même s’y prend différemment : il a un balcon préparé dans une chambre fort haute, la fille s’y appuie, le balcon cède, et elle se tue.

68. Un homme, qui aimait à fouetter et à enculer après, perfectionne en attirant une fille dans une chambre préparée. Une trappe s’enfonce, elle tombe dans un caveau où est le