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43. Il aimait à faire des piqûres d’épingles, et, pour seconde, décharge en donnant trois coups de poignard dans le cœur.

44. Il aimait à faire brûler de l’artifice dans le con : il attache une jeune fille mince et bien faite, pour baguette, à une grosse fusée volante ; elle est enlevée et retombe avec la fusée.

45. Le même remplit une femme de poudre dans toutes ses ouvertures, il y met le feu, et tous les membres partent et s’écartent à la fois.

46. Il aimait à faire prendre, par surprise, de l’émétique dans ce que mangeait la fille : il lui fait pour seconde, respirer une poudre dans du tabac ou dans un bouquet, qui la jette morte à la renverse sur-le-champ.

47. Il aimait à fouetter sur le sein et sur le col : il perfectionne en jetant à bas d’un coup de barre vigoureusement appliqué sur le gosier.

48. Le même dont a parlé Duclos le 27 novembre et Martaine le 14 janvier. (Vérifiez.) Elle vient chier devant le paillard, il la gronde, il la poursuit à grands coups de fouet de poste dans une galerie. Une porte qui donne sur un petit escalier s’ouvre, elle y croit trouver sa sûreté, elle s’y jette, mais une marche manque et la précipite dans une baignoire d’eau bouillante qui se referme aussitôt sur elle et où elle meurt brûlée, noyée, et étouffée. Ses goûts sont de faire chier et de fouetter la femme pendant qu’elle chie.

Ce soir-là à la fin de ce récit, Curval a fait chier Zelmire le matin, le duc lui demande de la merde. Elle ne peut ; on la condamne sur-le-champ à avoir le cul piqué avec une aiguille d’or, jusqu’à ce que la peau soit tout inondée de sang, et comme c’est le duc qui est lésé par ce refus, c’est lui qui opère. Curval demande de la merde à Zéphire : il dit que le duc l’a fait chier le matin. Le duc le nie ; on appelle la Duclos à témoigner, qui le nie, quoique cela soit vrai. En conséquence, Curval a le droit de punir Zéphire quoique amant du duc, comme celui-ci vient de punir Zelmire, quoique femme de Curval. Zéphire est fouetté jusqu’au sang par Curval et reçoit six croquignoles sur le bout du nez ; il en saigne, ce qui fait beaucoup rire le duc.

Le dix.

Desgranges dit qu’elle va parler de meurtres, de trahison, où la manière est le principal et l’effet, c’est-à-dire le meurtre, n’est qu’accessoire. Et, en conséquence, elle dit qu’elle va placer les poisons d’abord.

49. Un homme, dont le goût était de foutre en cul, et jamais autrement, empoisonne toutes ses femmes ; il est à sa vingt-