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agréablement cette semaine. Cette expédition faite, on acheva le déjeuner, et Durcet fit ses visites. Les fatales indigestions valurent encore une délinquante : c’était la petite Michette ; elle n’en pouvait plus, disait-elle, on l’avait trop fait manger la veille, et mille autres petites excuses enfantines qui ne l’empêchèrent pas d’être inscrite. Curval, qui bandait beaucoup, saisit le pot de chambre et dévora tout ce qui était dedans. Et jetant ensuite sur elle des yeux courroucés : « Oh ! oui, parbleu, petite coquine, lui dit-il. Oh ! oui, parbleu, vous serez corrigée, et de ma main encore. Il n’est pas permis de chier comme cela ; vous n’aviez qu’à nous avertir, au moins ; vous savez bien qu’il n’y a pas d’heure où nous ne soyons prêts à recevoir de la merde. » Et il lui maniait fortement les fesses en lui adressant la leçon. Les garçons se trouvèrent intacts ; on n’accorda nulle permission pour la chapelle, et l’on se mit à table. On raisonna beaucoup pendant le dîner sur l’action d’Aline : on la croyait une sainte nitouche, et tout à coup voilà des preuves de son tempérament. « Eh ! bien, dit Durcet à l’évêque, mon ami, faut-il s’en rapporter à l’air des filles, maintenant ? » On convint unanimement qu’il n’y avait rien de si trompeur, et que, comme elles étaient toutes fausses, elles ne se servaient jamais de leur esprit qu’à l’être avec plus d’adresse. Ces propos firent tomber la conversation sur les femmes, et l’évêque, qui les abhorrait, se livra à toute la haine qu’elles lui inspiraient ; il les ravala à l’état des plus vils animaux, et prouva leur existence si parfaitement inutile dans le monde, qu’on pourrait les extirper toutes de dessus la terre sans nuire en rien aux vues de la nature qui, ayant bien trouvé autrefois le moyen de créer sans elles, le trouverait encore quand il n’existerait que des hommes. On passa au café ; il était présenté par Augustine, Michette, Hyacinthe et Narcisse. L’évêque, dont un des plus grands plaisirs simples était de sucer le vit des petits garçons, s’amusait depuis quelques minutes à ce jeu avec Hyacinthe, lorsque tout à coup il s’écria en retirant sa bouche pleine : « Ah ! sacredieu, mes amis, voilà un pucelage ! Voilà la première fois que ce petit drôle-là décharge, j’en suis sûr. » Et, de fait, personne n’avait encore vu Hyacinthe en venir là ; on le croyait même trop jeune pour y parvenir encore ; mais il avait quatorze ans faits, c’était l’âge où la nature a coutume de nous combler de ses faveurs, et rien n’était plus réel que la victoire que l’évêque s’imaginait avoir remportée. On voulut cependant constater le fait, et chacun voulant être témoin de l’aventure, on s’assit en demi-cercle autour du jeune homme. Augustine, la plus célèbre branleuse du sérail, eut ordre de manualiser l’enfant en face de l’assemblée, et le jeune homme eut permission de la manier et de la caresser en telle partie du corps qu’il le désirerait : nul spectacle plus voluptueux que celui de voir une jeune fille de quinze ans, belle comme le jour, se prêter aux caresses d’un jeune garçon de quatorze et l’exciter à la décharge par la plus délicieuse pollution ! Hyacinthe, peut-être aidé de la nature, mais plus certainement encore des exemples qu’il avait sous ses yeux, ne toucha, ne mania, ne baisa que les jolies petites fesses de sa branleuse, et, au bout d’un instant, ses belles joues se colorèrent, il poussa