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remuait pas plus que s’il eût été mort ; on eût dit qu’il savourait en silence les mouvements internes de volupté qu’il recevait de cette opération, mais aucun vestige extérieur, nulle apparence qu’elle influât seulement sur sa peau. Enfin, deux heures sonnèrent et j’étais depuis onze à l’ouvrage ; tout à coup, je le vois soulever les reins, il écarte les fesses ; j’y passe et repasse mes verges dans de certains intervalles, tout en continuant de fouetter ; un étron part, je fouette, mes coups vont faire voler la merde au plancher. “Allons, courage, lui dis-je, nous voilà au port.” Alors notre homme se relève en fureur ; son vit dur et mutin était collé contre son ventre. “Imitez-moi, me dit-il, imitez-moi, il ne me faut plus que de la merde pour vous donner du foutre.” Je me courbe promptement à sa place, il s’agenouille comme il l’avait dit, et je lui ponds dans la bouche un œuf qu’à ce dessein je gardais depuis près de trois jours. En le recevant, son foutre part, et il se jette en arrière en hurlant de plaisir, mais sans avaler et sans même garder plus d’une seconde l’étron que je venais de lui déposer. Au reste, excepté vous, messieurs, qui sans doute êtes des modèles en ce genre, j’ai peu vu d’hommes avoir des crispations plus aiguës ; il s’évanouit presque en répandant son foutre. La séance me valut deux louis.

« Mais à peine rentrée à la maison, que je trouvai Lucile aux prises avec un autre vieillard qui, sans lui avoir fait aucun attouchement préliminaire, se faisait simplement fustiger depuis le haut des reins jusqu’au bas des jambes avec des verges trempées dans le vinaigre, et, les coups dirigés tant que la force de son bras y pouvait suffire, celui-ci terminait l’opération en se faisant sucer. La fille se mettait à genoux devant lui dès qu’il en donnait le signal, et faisant flotter ses vieilles couilles usées sur ses tétons, elle prenait l’engin mollasse dans sa bouche où le pécheur amendé ne tardait pas à pleurer ses fautes. »

Et Duclos ayant terminé là ce qu’elle avait à dire dans sa soirée, comme l’heure du souper n’était pas encore venue, on fit quelques polissonneries en l’attendant. « Tu dois être rendu, président, dit le duc à Curval ; voilà deux décharges que je te vois faire aujourd’hui, et tu n’es guère accoutumé à perdre dans un jour une telle quantité de foutre. — Gageons pour une troisième, dit Curval qui patinait les fesses de la Duclos. — Oh ! tout ce que tu voudras, dit le duc. — Mais j’y mets une clause, dit Curval, c’est que tout me sera permis. — Oh ! non, reprit le duc, tu sais bien qu’il y a des choses que nous nous sommes promis de ne pas faire avant les époques où elles nous seront contées. Nous faire foutre était du nombre : avant d’y procéder nous devions attendre qu’on nous citât dans l’ordre reçu quelque exemple de cette passion ; et cependant, sur vos représentations à tous, messieurs, nous avons passé par-là-dessus. Il est beaucoup de jouissances particulières que nous aurions dû nous interdire également jusqu’au temps de leur narration, et que nous tolérons pourvu qu’elles se passent ou dans nos chambres ou dans nos cabinets. Tu viens de t’y livrer tout à l’heure avec Aline : est-ce pour