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(XXI)

Dix-septième journée

La terrible antipathie du président pour Constance éclatait tous les jours. Il avait passé la nuit avec elle par un arrangement particulier avec Durcet à qui elle revenait, et il en fit le lendemain les plaintes les plus amères. « Puisque à cause de son état, dit-il, on ne veut pas la soumettre aux corrections ordinaires, de peur qu’elle n’accouche avant l’instant où nous nous disposons à recevoir ce fruit-là, au moins, sacredieu, disait-il, faudrait-il trouver un moyen de punir cette putain quand elle fait des sottises. » Mais que l’on voie un peu ce que c’est que le maudit esprit des libertins. Lorsqu’on analyse ce tort prodigieux, ô lecteur, devine ce que c’était : il s’agissait de s’être malheureusement tournée par-devant lorsqu’on lui demandait le derrière, et ces torts-là ne se pardonnaient pas. Mais ce qu’il y a de pis encore, c’est qu’elle niait le fait ; elle prétendait, avec assez de fondement que c’était une calomnie du président, qui ne cherchait qu’à la perdre, et qu’elle ne couchait jamais avec lui sans qu’il n’inventât de pareils mensonges. Mais comme les lois étaient formelles sur cela, et que jamais les femmes n’étaient crues, il fut question de savoir comment on punirait à l’avenir cette femme sans risque de gâter son fruit. On décida qu’à chaque délit elle serait obligée à manger un étron, et, en conséquence, Curval exigea qu’elle commençât sur-le-champ. On approuva. On était pour lors au déjeuner dans l’appartement des filles ; elle eut ordre de s’y rendre, le président chia au milieu de la chambre, et il lui fut enjoint d’aller à quatre pattes dévorer ce que ce cruel homme venait de faire. Elle se jeta à genoux, elle demanda pardon, rien n’attendrit ; et la nature avait mis du bronze au lieu de cœur, dans ces ventres-là. Rien de plus plaisant que toutes les simagrées que la pauvre petite femme fit avant d’obéir, et Dieu sait comme on s’en amusait. Enfin il fallut prendre son parti ; le cœur bondit à la moitié de l’ouvrage, il n’en fallut pas moins l’achever, et tout y passa. Chacun de nos scélérats, excité par cette scène, se faisait, en la voyant, branler par une petite fille, et Curval, singulièrement excité de l’opération et qu’Augustine branlait à merveille, se sentant prêt à débonder, appela Constance qui finissait à peine son triste déjeuner : « Viens, putain, lui dit-il, quand on a gobé le poisson, il y faut mettre de la sauce ; elle est blanche, vient la recevoir. » Il fallut encore en passer par là, et Curval, qui tout en opérant