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Fournier, en ce cas, rapportez-vous-en à nous, je vous proteste qu’elle est vierge comme l’enfant qui vient de naître.” On monte, et comme vous l’imaginez bien, curieuse d’un tel tête-à-tête, je vais m’établir à mon trou. La pauvre petite Lucile était d’une honte qui ne saurait se peindre qu’avec les expressions superlatives qu’il faudrait employer pour peindre l’impudence, la brutalité et la mauvaise humeur de son sexagénaire amant. “Eh bien ! qu’est-ce que vous faites là, toute droite, comme une bête ? lui dit-il d’un ton brusque. Faut-il que je vous dise de vous trousser ? Ne devrais-je pas déjà avoir vu votre cul depuis deux heures ?… Eh bien ! allons donc ! — Mais, monsieur, que faut-il faire ? — Eh, sacredieu ! est-ce que ça se demande ?… Que faut-il faire ? Il faut vous trousser et me montrer les fesses.” Lucile obéit en tremblant et découvre un petit cul blanc et mignon comme le serait celui de Vénus même. “Hum… la belle médaille, dit le brutal… Approchez-vous…“ Puis, lui empoignant durement les deux fesses en les écartant : “Est-il bien sûr qu’on ne vous a jamais rien fait par là ? — Oh ! monsieur, jamais personne ne m’a touchée. — Allons ! pétez. — Mais, monsieur, je ne peux pas. — Eh bien ! efforcez-vous.” Elle obéit, un léger vent s’échappe et vient retentir dans la bouche empoisonnée du vieux libertin qui s’en délecte en murmurant. “Avez-vous envie de chier ? continue le libertin. — Non, monsieur. — Oh bien ! J’en ai envie moi, et une copieuse, afin que vous le sachiez. Ainsi préparez-vous à la satisfaire… quittez ces jupes.” Elles disparaissent. “Posez-vous sur ce sofa, les cuisses très élevées et la tête fort basse.” Lucile se place, le vieux notaire l’arrange et la pose de manière à ce que ses jambes très séparées laissent son joli petit con dans le plus grand écartement possible, et si bien placé à la hauteur du fessier de notre homme qu’il peut s’en servir comme d’un pot de chambre. Telle était sa céleste intention, et pour rendre le vase plus commode, il commence par l’écarter de ses deux mains autant qu’il a de force. Il se place, il pousse, un étron vient se poser dans le sanctuaire où l’Amour même n’eût pas dédaigné d’avoir un temple. Il se retourne et, de ses doigts, enfonce autant qu’il peut dans le vagin entrouvert le sale excrément qu’il vient de déposer. Il se replace, en pousse un second, puis un troisième, et toujours à chaque la même cérémonie d’introduction. Enfin au dernier, il la fait avec tant de brutalité que la petite jeta un cri et perdit peut-être par cette dégoûtante opération la fleur précieuse dont la nature ne l’avait ornée que pour en faire part à l’hymen. Tel était l’instant de jouissance de notre libertin. Avoir rempli le jeune et joli petit con de merde, l’y fouler et l’y refouler, tel était son délice suprême. Il sort toujours en agissant une manière de vit de sa brayette ; tout mou qu’il est, il le secoue et parvient, en s’occupant de son dégoûtant ouvrage, à jeter à terre quelques gouttes d’un sperme rare et flétri et dont il devrait bien regretter la perte quand elle n’est due qu’à de telles infamies. Son affaire finie il décampe ; Lucile se lave, et tout est dit.

« On m’en décocha un quelque temps après dont la manie me parut plus dégoûtante. C’était un vieux conseiller de grand-chambre. Il fallait non