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je l’étais également, nos personnages furent bien remplis. Il s’agissait de faire chier le phaéton positivement en face du trou, afin que le libertin caché ne perdît rien de l’opération. Je reçois l’étron dans un plat, j’aide bien à ce qu’il soit déposé tout entier, j’écarte les fesses, je presse l’anus, rien n’est oublié par moi de tout ce qui peut faire chier commodément. Dès que mon homme a fait, je lui saisis le vit et le fais décharger sur sa merde, et tout cela toujours bien en perspective de notre observateur. Enfin, le paquet prêt je vole à l’autre chambre. “Tenez, gobez vite monsieur, m’écriai-je, il est tout chaud !” Il ne se le fait pas répéter ; il saisit le plat, m’offre son vit que je branle, et le coquin avale tout ce que je lui présente, pendant que son foutre exhale sous les mouvements élastiques de ma main diligente. »

« Et quel âge avait le cocher ? dit Curval. — Trente ans à peu près, dit Duclos. — Oh ! ce n’est rien que cela, répondit Curval. Durcet vous dira quand vous voudrez que nous avons connu un homme qui faisait la même chose, et positivement avec les mêmes circonstances, mais avec un homme de soixante à soixante-dix ans qu’il fallait prendre dans tout ce que la lie du peuple a de plus crapuleux. — Mais il n’est joli que comme cela, dit Durcet dont le petit engin commençait à lever le nez depuis l’aspersion de Sophie ; je parie, quand on voudra, le faire avec le doyen des invalides. — Vous bandez, Durcet, dit le duc, je vous connais : quand vous commencez à devenir sale, c’est que votre petit foutre bouillonne. Tenez ! Je ne suis pas le doyen des invalides, mais pour satisfaire votre intempérance je vous offre ce que j’ai dans les entrailles et je crois que cela sera copieux. — Oh, ventredieu ! dit Durcet, c’est une bonne fortune que cela, mon cher duc. Le duc acteur se rapprochant, Durcet s’agenouille au bas des fesses qui vont le combler d’aise ; le duc pousse, le financier avale, et le libertin, que cet excès de crapule transporte, décharge en jurant qu’il n’eut jamais tant de plaisir. « Duclos, dit le duc, viens me rendre ce que j’ai fait à Durcet. — Monseigneur, répondit notre historienne, vous savez que je l’ai fait ce matin, et que vous l’avez même avalé. — Ah ! c’est vrai, c’est vrai, dit le duc. Eh bien ! Martaine, il faut donc que j’aie recours à toi, car je ne veux pas d’un cul d’enfant : je sens que mon foutre veut partir, et pourtant qu’il ne se rendra qu’avec peine, moyen en quoi je veux du singulier. » Mais Martaine était dans le cas de Duclos ; Curval l’avait fait chier le matin. « Comment, double dieu ! dit le duc, je ne trouverai donc pas un étron ce soir ? » Et alors Thérèse s’avança et vint offrir le cul le plus sale, le plus large et le plus puant qu’il fût possible de voir. « Ah ! passe pour cela, dit le duc en se postant, et si dans le désordre où je suis cet infâme cul-là ne fait pas son effet, je ne sais plus à quoi il faudra que j’aie recours ! » Thérèse pousse, le duc reçoit ; l’encens était aussi affreux que le temple dont il exhalait, mais quand on bande comme bandait le duc, ce n’est jamais de l’excès de la saleté qu’on se plaint. Ivre de volupté, le scélérat avale tout et fait sauter au nez de Duclos qui le branle les preuves les plus incontestables de sa mâle vigueur. On se mit à table, les orgies