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mouvements, ses contorsions, m’annoncèrent une volupté des plus ardentes et des plus expressives. Mais il eut beau faire, rien ne dressa, et le petit vilain outil, après avoir pleuré de dépit dans ma bouche, se retira plus honteux que jamais et laissa son maître dans cet abattement, dans cet abandon, dans cet épuisement, suite funeste des grandes voluptés. — Nous rentrâmes. “Ah ! je renie Dieu, dit le conseiller ; je n’ai jamais vu chier comme cela.“

« Il n’y avait que l’abbé et son neveu quand nous revînmes, et comme ils opéraient, je puis vous le détailler tout de suite. On avait beau changer ses maîtresses dans la société, du Coudrais toujours content n’en prenait jamais d’autre et ne cédait jamais la sienne. Il lui aurait été impossible, m’apprit-on, de s’amuser avec une femme ; c’était la seule différence qu’il y eût entre d’Aucourt et lui. Il s’y prenait d’ailleurs de même pour la cérémonie, et quand nous parûmes, le jeune homme était appuyé sur un lit, présentant le cul à son cher oncle qui, à genoux devant, recevait amoureusement dans sa bouche et avalait à mesure, et le tout en branlant lui-même un fort petit vit que nous vîmes pendre entre ses cuisses. L’abbé déchargea malgré notre présence en jurant que cet enfant-là chiait tous les jours de mieux en mieux.

« Marianne et d’Aucourt, qui s’amusaient ensemble, parurent bientôt, et furent suivis de Desprès et du Cange, qui n’avaient, disaient-ils, que peloté en m’attendant. Parce que, dit Desprès, elle et moi sommes de vieilles connaissances, plutôt que vous, ma belle reine, que je vois pour la première fois, m’inspirez le plus ardent désir de m’amuser tout à fait avec vous. — Mais, monsieur, lui dis-je, monsieur le conseiller a tout pris ; je n’ai plus rien à vous offrir. — Eh bien, me dit-il en riant, je ne vous demande rien, c’est moi qui fournirai tout ; je n’ai besoin que de vos doigts.“ Curieuse de voir ce que signifiait cette énigme, je le suis, et dès que nous sommes enfermés, il me demande mon cul à baiser seulement pour une minute. Je le lui offre, et après deux ou trois suçons sur le trou, il déboutonne sa culotte et me prie de lui rendre ce qu’il vient de me prêter. L’attitude où il s’était mis me donnait quelques soupçons ; il était à cheval sur une chaise, se soutenant au dos et ayant sous lui un vase prêt à recevoir. Moyen en quoi, le voyant prêt à faire lui-même l’opération, je lui demandai quelle nécessité il y avait à ce que je lui baisasse le cul. “La plus grande, mon cœur, me répondit-il, car mon cul, le plus capricieux de tous les culs, ne chie jamais que quand on le baise.” J’obéis, mais sans me hasarder, et lui s’en apercevant : “Plus près, morbleu ! plus près, mademoiselle, me dit-il impérieusement. Avez-vous donc peur d’un peu de merde ?” Enfin, par condescendance, je portai mes lèvres jusqu’aux environs du trou ; mais à peine les a-t-il senties qu’il débonde, et l’irruption fut si violente qu’une de mes joues s’en trouva toute bariolée. Il n’eut besoin que d’un seul jet pour combler le plat ; de ma vie, je n’avais vu un tel étron : il remplissait à lui tout seul un très profond saladier. Notre homme s’en empare, se couche avec sur le bord du lit, me présente son cul tout merdeux et m’ordonne de le lui branler fortement pendant qu’il