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respire, frotte son vit et décharge sur le tas de merde qui vient de le si bien délecter.

« Un autre soupa tête-à-tête avec moi et voulut sur la table douze assiettes pleines des mêmes mets, entremêlées avec celles du souper. Il les flairait, il les respirait tour à tour, et m’ordonna de le branler après le repas sur celui qui lui avait paru le plus beau.

« Un jeune maître des requêtes payait tant par lavements que l’on voulait recevoir. Lorsque je passai avec lui, j’en pris sept, qu’il m’administra tous sept de sa main. Sitôt que j’en avais gardé un quelques minutes, il fallait monter sur une échelle double, il se plaçait dessous, et je lui rendais sur son vit, qu’il branlait, toute l’immersion dont il venait d’abreuver mes entrailles. »

On imagine aisément que toute cette soirée se passa à des saletés à peu près du genre de celles qu’on venait d’entendre, et l’on le croira d’autant plus aisément que ce goût-là était général chez nos quatre amis, et quoique Curval fût celui qui le portât le plus loin, les trois autres n’en étaient guère moins entichés. Les huit étrons des petites filles furent placés parmi les plats du souper, et aux orgies on enchérit encore sans doute sur tout cela avec les petits garçons, et c’est ainsi que se termina cette neuvième journée dont on vit arriver la fin avec d’autant plus de plaisir que l’on se flattait que le lendemain ferait entendre, sur l’objet qu’on chérissait autant, des récits un peu plus circonstanciés.