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des lois. La pauvre enfant vint accomplir la première partie de sa pénitence, mais le duc, que la cérémonie avait échauffé et qui, après l’arrêt prononcé, lui avait prodigieusement manié le cul, répandit comme un vilain toute sa semence dans cette jolie petite bouche, en la menaçant de l’étrangler si elle en rejetait une goutte, et la pauvre petite malheureuse avala tout, non sans de furieuses répugnances. Les trois autres furent sucés à leur tour, mais ne perdirent rien, et après les cérémonies ordinaires de la visite chez les garçons et de la chapelle, qui ce matin-là produisit peu parce qu’on avait presque refusé tout le monde, on dîna et on passa au café. Il était servi par Fanny, Sophie, Hyacinthe et Zélamir. Curval imagina de foutre Hyacinthe en cuisses et d’obliger Sophie à venir, entre les cuisses d’Hyacinthe, sucer ce qui dépasserait de son vit. La scène fut plaisante et voluptueuse ; il branla et fit décharger le petit bonhomme sur le nez de la petite fille, et le duc qui, à cause de la longueur de son vit, était le seul qui pût imiter cette scène, s’arrangea de même avec Zélamir et Fanny. Mais le jeune garçon ne déchargeait point encore ; ainsi il fut privé d’un épisode très agréable dont Curval jouissait. Après eux, Durcet et l’évêque s’ajustèrent des quatre enfants et s’en firent aussi sucer, mais personne ne déchargea et, après une courte méridienne, on passa au salon d’histoire où, tout le monde étant arrangé, la Duclos reprit ainsi le fil de ses narrations :

« Avec tout autre que vous, messieurs, dit cette aimable fille, je craindrais d’entamer le sujet des narrations qui va nous occuper toute cette semaine, mais, quelque crapuleux qu’il soit, vos goûts me sont trop connus pour qu’au lieu d’appréhender de vous déplaire je ne sois au contraire très persuadée de vous être agréable. Vous allez, je vous en préviens, entendre des saletés abominables, mais vos oreilles y sont faites, vos cœurs les aiment et les désirent, et j’entre en matière sans plus de délais. Nous avions une vieille pratique, chez Mme Fournier, qu’on appelait le chevalier, je ne sais ni pourquoi ni comment, dont la coutume était de venir régulièrement tous les soirs à la maison pour une cérémonie aussi simple que bizarre : il déboutonnait sa culotte, et il fallait qu’une de nous chacune à son tour, vînt lui pousser sa selle dedans. Il la reboutonnait aussitôt et sortait bien vite en emportant ce paquet. Pendant qu’on le lui fournissait il se branlait un instant, mais on ne le voyait jamais décharger et l’on ne savait pas plus où il allait avec son étron ainsi enculotté. »

« Oh, parbleu ! dit Curval, qui n’entendait jamais rien qu’il n’eût envie de le faire, je veux qu’on chie dans ma culotte et garder cela toute la soirée. Et ordonnant à Louison de venir lui rendre ce service, le vieux libertin donna à l’assemblée la représentation effective du goût dont elle ne venait que d’entendre le récit. « Allons, continue, dit-il flegmatiquement à Duclos en se campant sur le canapé, je ne vois à cela que la belle Aline, ma charmante compagne de soirée, qui pourra se trouver incommodée de cette