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bien loin de la soutenir dans cette discussion, répondit à Curval qu’il devait bien savoir qu’il n’aimait pas plus la progéniture que lui et que si Constance était grosse elle n’était pas encore accouchée. Ici les larmes de Constance redoublèrent ; elle était sur le canapé de Durcet, son père, qui, pour toute consolation, lui dit que si elle ne se taisait pas sur-le-champ, malgré son état il allait la mettre à la porte à coups de pied au cul. La pauvre infortunée fit retomber sur son cœur navré les larmes qu’on lui reprochait et se contenta de dire : « Hélas, grand Dieu ! je suis bien malheureuse, mais c’est mon sort, il faut le remplir. » Adélaïde, qui fondait en larmes et que le duc, sur le canapé duquel elle était, lutinait de toutes ses forces pour la faire encore mieux pleurer, parvint à sécher également ses pleurs, et cette scène un peu tragique, quoique très réjouissante pour l’âme scélérate de nos libertins étant terminée, Duclos reprit en ces termes :

« Il y avait chez la Guérin une chambre assez plaisamment construite et qui ne servait jamais qu’à un seul homme. Elle avait un plafond double, et cette espèce d’entresol fort bas et dans lequel on ne pouvait être que couché, servait à placer le libertin d’espèce singulière dont je servis la passion. Il s’enfermait avec une fille dans cette manière de trappe, et sa tête était postée de manière qu’elle répondait à un trou qu’on ouvrait dans la chambre supérieure. La fille, enfermée avec l’homme en question, n’avait d’autre emploi que de le branler, et moi, placée au-dessus, je devais en faire autant à un autre homme. Le trou, très obscurément placé, se trouvait ouvert comme par négligence, et moi, comme par propreté et pour ne point gâter le parquet, je devais, en manualisant mon homme, faire tomber le foutre dans le trou et, par conséquent, sur le visage de l’autre qui répondait exactement à cette ouverture. Tout était construit avec tant d’art que rien ne paraissait, et l’opération réussissait au mieux : au moment où le patient recevait sur son nez le foutre de celui qu’on branlait au-dessus, il y joignait le sien, et tout était dit.

« Cependant la vieille, dont je viens de vous parler tout à l’heure, reparut, mais elle devait avoir affaire à un autre champion. Celui-ci, homme d’environ quarante ans, la fit mettre nue et la lécha ensuite dans tous les orifices de son vieux cadavre ; cul, con, bouche, narine, aisselle, oreille, rien ne fut oublié, et le vilain à chaque sucée avalait tout ce qu’il recueillait. Il ne s’en tint pas là, il la fit mâcher des tranches de pâtisseries qu’il avala dans sa bouche même sitôt qu’elle les eut broyées ; il la fit garder dans sa bouche longtemps des gorgées de vin dont elle se lava, dont elle se gargarisa, et qu’il avala de même ; et son vit pendant tout ce temps-là était dans une si prodigieuse érection que le foutre paraissait prêt à s’échapper sans qu’il eût besoin de le provoquer. Il le sentit enfin prêt à partir, et se reprécipitant sur sa vieille, il lui enfonça la langue dans le trou du cul au moins d’un pied et déchargea comme un furieux. »