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vrai qu’on ne m’ait jamais foutue en cul. Comme il était de mon rôle d’ignorer une pareille expression, je me la fis répéter, lui protestant que je ne l’entendais pas, et quand, par ses gestes, il m’eut fait comprendre ce qu’il voulait dire d’une manière où il n’y avait plus moyen de ne le pas entendre, je lui répondis avec un air d’effroi et de pudeur que je serais bien fâchée de m’être jamais prêtée à de pareilles infamies. Alors il me dit de quitter seulement mes jupes, et sitôt que j’eus obéi, en laissant ma chemise continuer de cacher le devant, il la releva sur le derrière le plus qu’il put sous mon corset, et comme, en me déshabillant, mon mouchoir de col était tombé et que ma gorge paraissait en entier, il se fâcha. “Que le diable emporte les tétons ! s’écria-t-il. Eh ! qui vous demande des tétons ? Voilà ce qui m’impatiente avec toutes ces créatures-là : c’est toujours cette impudente manie de montrer des tétasses.” Et m’empressant de les couvrir je m’approchai de lui comme pour lui demander excuse, mais voyant que je lui montrais le devant par l’attitude que j’allais prendre, il s’emporta encore une fois : “Eh ! restez donc comme on vous met, sacredieu, dit-il, en saisissant mes hanches et me replaçant de manière à ne lui présenter que le cul, restez comme cela, morbleu ! On ne veut pas plus de votre con que de votre gorge : on n’a besoin ici que de votre cul.” En même temps, il se leva et me conduisit au bord du lit, sur lequel il m’installa à demi couchée sur le ventre, puis s’asseyant sur un siège très bas entre mes jambes, il se trouva par cet arrangement que sa tête était à la juste hauteur de mon cul : il me lorgne encore un instant, puis ne me trouvant pas encore bien comme cela, il se relève pour me placer un carreau sous le ventre, qui faisait porter mon cul encore plus en arrière ; il se rassoit, examine, et tout cela avec le sens froid, avec le flegme du libertinage réfléchi. Au bout d’un moment, il s’empare de mes deux fesses, les écarte, pose sa bouche ouverte au trou, sur lequel il la colle hermétiquement, et tout de suite, suivant l’ordre que j’en ai reçu et l’extrême besoin que j’en avais, je lui lâche au fond du gosier le pet le plus ronflant qu’il eût peut-être reçu de sa vie. Il se retire furieux : “Comment donc, petite insolente, me dit-il, vous avez la hardiesse de me péter dans la bouche ?” Et la reposant aussitôt.

“Oui, monsieur, lui dis-je en relâchant un second camouflet, c’est comme cela que je traite ceux qui me baisent le cul. — Eh bien ! pète, pète donc, petite coquine ! puisque tu ne peux te retenir, pète tant que tu voudras et tant que tu pourras.” De ce moment je ne me contiens plus, rien ne peut exprimer le besoin que me donna de lâcher ces vents la drogue que j’avais avalée ; et notre homme en extase, tantôt les reçoit dans sa bouche et tantôt dans ses narines. Au bout d’un quart d’heure de pareil exercice, il se couche enfin sur un canapé, m’attire à lui, toujours mes fesses sur son nez, m’ordonne de le branler dans cette posture en continuant un exercice dont il éprouve de si divins plaisirs. Je pète, je branle, je secoue un vit mollet guère plus long ni plus gros que le doigt ; à force de secousses et de pets, l’instrument roidit à la fin. L’augmentation du plaisir de notre homme,