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une pucelle, il a pour singularité dans les goûts d’aimer et la vieillesse et tout qui lui ressemble pour la cochonnerie, il est donc d’un membre presqu’aussi gros que celui du duc, depuis quelqu’années il est comme abruti par la débauche, et il boît beaucoup. Il ne doit sa fortune qu’à des meurtres et nommément d’un qui est affreux et qu’on peut voir dans le détail de son portrait. Il éprouve en déchargeant une sorte de colère lubrique qui le porte aux cruautés.

Durcet, financier, 53 ans, grand aussi et camarade d’école du duc, il est petit, court et trapu, mais son corps est frais, beau et blanc, il est taillé comme une femme, et en a tous les goûts. Privé par la petitesse de sa consistance, de leur donner plaisir, il l’a imité et se fait foutre à tout instant du jour, il aime aussi la jouissance de la bouche, c’est la seule qui puisse lui donner des plaisirs comme agent. Les seuls dieux sont ses plaisirs et il est toujours prêt à leur tout sacrifier ; il est fin adroit et il a commis beaucoup de crimes. Il a empoisonné sa mère, sa femme et ses nièces pour arranger sa fortune. Son âme est ferme et stoïque, absolument insensible à la pitié. Il ne bande plus et ses éjaculations sont fort rares. Ses instants de crise sont précédés d’une sorte de spasme qui le jette dans une colère lubrique dangereuse pour ceux ou celles qui servent sa passion.

Constance est femme du duc et fille de Durcet, elle a 22 ans, c’est une beauté romaine, plus de majesté que de finesse, de l’embonpoint quoique bien faite, un corps superbe, le cul singulièrement coupé et pouvant servir de modèle, les cheveux et les yeux très noirs, elle a de l’esprit et ne sent que trop toute l’horreur