et simple humiliation, où nous vous destinons, songez que ce n’est point du tout comme des créatures humaines que nous vous regardons, mais uniquement comme des animaux que l’on nourrit pour le service qu’on en espère et qu’on écrase quand ils se refusent à ce service. Vous avez vu à quel point on vous défend tout ce qui peut avoir l’air d’un acte de religion quelconque, je vous préviens qu’il n’y aura pas de crime plus sévèrement puni que celui-là. On ne sait que trop qu’il est encore parmi vous quelqu’imbéciles qui ne peuvent pas prendre sur elles d’abjurer l’idée de cet infâme dieu et d’en abhorrer la religion, celles-là seront soigneusement examinées — je ne vous le cache pas — et il n’y aura point d’extrémités où l’on ne se porte envers elle. Si malheureusement on les prend sur le fait, qu’elles se persuadent,58) ces sottes créatures, qu’elles se convainquent donc que l’existence de dieu est une folie qui n’a pas sur toute la terre vingt sectateurs aujourd’hui, et que la religion qui l’invoque n’est qu’une fable ridiculement inventée par des fourbes dont l’intérêt à nous tromper n’est que trop visible à présent, en un mot, décidez vous-mêmes, s’il y avait un dieu et si ce dieu eût de la puissance, permettrait-il que la vertu qui l’honore et dont vous faites profession fût sacrifiée comme elle va l’être aux vices et aux libertinages, permettrait-il ce dieu tout puissant, qu’une faible créature comme moi qui ne serait vis-à-vis de lui que c’est qu’un ciron aux yeux de l’éléphant, permettrait-il, dis-je, que cette faible créature, l’insultât, le bafouât, le défiât, le bravât et l’offense comme je fais à plaisir à chaque instant de la journée.“
Ce petit sermon fait, le duc descendit de chaire,