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parfaitement démontré qu’il y avait encore de la merde de son enfance. Pour son vagin c’était le réceptacle de toutes les immondices et de toutes les horreurs, un véritable sépulcre dont la fétidité faisait évanouir. Elle avait un bras tordu et elle boitait d’une jambe. Fanchon était le nom de la quatrième, elle avait été pendue 6 fois en effigie et il n’existait pas un seul crime sur la terre, qu’elle n’eût commis. Elle avait 69 ans, elle était camuse, courte et grosse louche, presque point de front, n’ayant plus dans sa gueule puante que deux vieilles dents prêtes à cheoir, un érysipèle lui couvrait le derrière et des hémorroïdes grosses comme le poing lui pendaient à l’anus, un chancre affreux dévorait son vagin et l’un de ses cuisses était toute brûlée. Elle était soûle les trois quarts de l’année et dans son ivresse son estomac étant très faible, elle vomissait partout. Le trou de son cul malgré le paquet d’hémorroïdes qui le garnissait, était si large naturellement qu’elle vessait et pétait et faisait sonnet plus sans s’en apercevoir. Indépendamment des services de la maison au séjour luxurieux que l’on se proposait, ces quatre femmes devaient encore présider à toutes les assemblées pour tous les différents soins et services de lubricité que l’on pourrait exiger d’elles.

Tous ces soins remplis et l’été déjà commencé, on ne s’occupait plus que des transports des différentes choses qui devaient pendant les quatre mois de séjour à la terre de Durcet en rendre l’habitation commode et agréable. On y fit porter une nombreuse quantité de meubles et de glace, des vivres, des vins, des liqueurs de toutes les espèces, on y envoya des ouvriers, et petit à petit on y fit conduire les sujets,