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ce beau fessier, je proteste bien, que ce ne sera pas la dernière.“ Je le branlais vivement, il s’extasiait, mais quand il vit l’indignité, qu’on exigeait de cette jeune vierge, quand il vit les mains d’un libertin consommé se promener sur ce beau corps, qui n’avait jamais souffert pareil attouchement, quand il vit qu’on la faisait mettre à genoux, qu’on la forçait d’ouvrir la bouche, qu’on introduisit un gros vit dedans, et qu’on y déchargeait, il se rejeta en arrière en jurant comme un possédé, en protestant que de ses jours il n’avait goûté tant de plaisir, et en laissant entre mes doigts des preuves certaines de ce plaisir. — Tout fut dit ; les pauvres femmes se retirèrent en pleurant beaucoup, et le mari trop enthousiasmé d’une telle scène, trouva sans doute le moyen de les décider à lui redonner souvent le spectacle d’une telle scène, car je les ai reçus chez moi plus de 6 ans, et j’ai fait, d’après l’ordre que je recevais du mari, passer ces deux malheureuses créatures par toutes les différentes passions dont je viens de vous faire les récits, à peut-être 10 ou 12 près, qu’il n’était pas possible qu’elles satisfissent, parce qu’elles ne se passaient chez moi.“ — „Voilà bien des façons pour prostituer une femme et une fille,“ dit Curval, „comme si ces garces-là étaient faites pour autre chose ! Ne sont-elles pas données pour nos plaisirs ? Et de ce moment-là ne devaient-elles pas les satisfaire, n’importe comment — J’ai eu beaucoup de femmes,“ dit le président, trois ou quatre filles, dont il ne me reste plus, Dieu merci, que Mlle. Adélaïde, que M. le duc fout à présent à ce que je crois. Mais si aucune de ces créatures eût refusé la prostitution, où je les ai régulièrement soumises : que je sois damné tout vivant, ou