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deux heures, pendant lesquelles je ne fus assez adroite pour saisir le maron qu’une fois, et le rapporter à la bouche à celui qui l’avait lancé, mais que je triomphasse ou non, jamais ces animaux dressés à ce jeu, ne me faisaient aucun mal, ils semblaient au contraire se jouer et s’amuser avec moi, comme si j’eusse été de leur espèce. „Allons,“ dit le patron, „voilà assez travail, il faut manger, il sonna, un valet de confiance entre, „apporte à manger à mes bêtes,“ dit-il, et en même temps le valet apporte une auge de bois d’ébène, qu’il posa à terre et qui était rempli d’une espèce de hachis de viande très délicat. „Allons,“ me dit-il, „dîne avec mes chiens, et tâche qu’ils ne soient pas aussi lestes au repas qu’ils l’ont été à la course,“ il n’y eut pas un mot à répondre, il fallut obéir et toujours à quatre pattes, je mis la tête dans l’auge, et comme le tout était très propre et très bon, je me mis à pâturer avec les chiens, qui très poliment me laissèrent ma part, sans me chercher la moindre dispute, telle était l’instant de la crise de notre libertin : l’humiliation, l’abaissement, dans lequel il réduisait une femme, échauffait incroyablement ses esprits. „La bougresse,“ dit-il alors, en se branlant, „la garce, comme elle mange avec mes chiens, voilà comme il faudrait traiter toutes les femmes, et si on le faisait, elles ne seraient pas si impertinentes ; animaux domestiques, comme ces chiens, quelle raison avons-nous de les traiter autrement qu’eux — ah garce, ah putain,“ s’écria-t-il encore, en s’avançant et me lâchant son foutre sur le derrière. — „Ah bougresse, je l’ai donc fait manger avec mes chiens,“ — ce fut tout. Notre homme disparut, je me r’habilla promptement et trouvai deux