Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/418

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tous les objets au travers, comme si j’eusse été dans l’appartement même, le valet tira le cordon d’une sonnette, c’était le signal, et quelques minutes après nous vîmes entrer un grand homme sec et maigre, d’environ 60 ans, il était entièrement nu sous une robe de chambre flottante de taffetas des Indes. Il s’arrêta dès entrant, il est bon de vous dire ici, que nos observations étaient une surprise, car le duc qui se croyait absolument seul, était très éloigné de croire, qu’on le regardât. — „Ah, le beau cadavre,“ s’écria-t-il aussitôt — „la belle morte — oh mon Dieu,“ dit-il en voyant le sang et le poignard,201) „ça vient d’être assassiné dans l’instant, ah sacré Dieu, comme celui qui a fait ce coup-là doit bander,“ — et se branlant, „comme j’aurais voulu lui voir donner le coup,“ — et lui maniant le ventre, „était-elle grosse ? — non malheureusement“ — et continuant de manier, „les belles chairs, elles sont encore chaudes — le beau sein“ — et alors, il se courba sur elle et lui baisa la bouche avec une fureur incroyable, „elle bave encore,“ dit-il — „que j’aime cette salive,“ et une seconde fois il lui renfonça sa langue jusque dans le gosier, il était impossible de mieux jouer son rôle que ne le faisait cette fille, elle ne bougea pas plus qu’une souche, et tant que le duc l’approcha, elle ne souffla nullement. Enfin il la saisit et la retournait sur le ventre ; „il faut que j’observe le beau cul,“ dit-il — „et dès qu’il l’eut vu : „Ah sacré Dieu, les belles fesses,“ et alors il les baisa, les entre’ouvrit et nous le vîmes distinctement placer sa langue au trou mignon, „voilà sur ma parole,“ s’écria-t-il, tout enthousiasmé, „un des plus superbes cadavres, que j’ai vus de ma vie, ah, combien est heureux celui, qui a privé cette