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exécuter à un de ses amis qui en était entiché, il voulait l’exécuter à son tour, et il me demanda en conséquence une fille qui eût beaucoup de poil, je lui donnai une grande créature de 28 ans, qui avait des touffes d’une haulne et sous les aisselles et sur la motte.“ — „C’est ce qu’il me faut,“ me dit-il, et comme il était extrêmement lié avec moi, et nous nous étions très souvent amusés ensemble, il ne se cacha point à mes yeux, il fit mettre la fille nue à demie couchée sur un sopha, les deux bras élevés, et lui, armé d’une paire de ciseaux, très affilés, il se mit à tondre jusqu’au cuir les deux aisselles de cette créature, des aisselles il passa à la motte, il la tondit de même, mais avec une si grande exactitude, qui ni à l’un ni à l’autre des endroits qu’il avait opéré, il ne semblait pas qu’il y eût jamais eu le plus léger vestige de poils, son affaire finie, il baisa les parties qu’il venait de tondre, et répandit son foutre sur cette motte tondue en s’extasiant sur son ouvrage. — [142]Un autre exigeait sans doute une cérémonie bien plus bizarre, c’était le duc de Florville, j’eus ordre de conduire chez lui une des plus belles femmes, que je pourrais trouver, un valet de chambre nous reçut, et nous entrâmes à l’hôtel par une porte détournée, arrangeons cette belle créature,“ me dit le valet, „comme il convient, qu’elle le soit, pour que M. le duc puisse s’en amuser — suivez-moi,“ — par des détours et des corridors aussi sombres qu’immenses nous parvînmes enfin à un appartement lugubre, seulement éclairé de 6 cierges, placés à terre autour d’un matelas de satin noir ; toute la chambre était tendue de deuil. Et nous fûmes effrayées en entrant. — „Rassurez-vous,“ nous dit notre guide, „il ne vous arrivera pas le moindre mal,