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viens,“ dit Durcet, qui le voyait lancer des regards furieux sur Augustine, „viens, allons écouter Duclos, il en est temps, car je suis persuadé que si on le lâchait les brides sur le cou à présent, voilà une pauvre poulette, qui passerait un mauvais quart d’heure.“ — „Oh oui,“ dit Curval en feu, „un très mauvais, c’est de quoi je puis fermement répondre.“ — „Curval,“ dit le duc, qui bandait aussi furieusement, en venant de faire chier Rosette, „que l’on nous abandonne à présent le sérail et dans deux heures d’ici nous en rendrons bon compte, l’évêque et Durcet, plus calme pour ce moment-ci, les prirent chacun par un bras, et ce fut dans cet état, c’est à dire, la culotte basse et le vit en l’air, que les libertins se présentèrent devant l’assemblée, déjà réunie au salon d’histoire, et prête à écouter les nouveaux récits de Duclos, qui ayant prévu à l’état de ces deux messieurs, qu’elle serait bientôt interrompue, commença toujours dans ces termes. — [136]„Un seigneur de la cour, homme d’environ 35 ans, venait de me faire demander,“ dit Duclos, „une des plus jolies filles qu’il me fût possible de trouver, il ne m’avait prévenu de sa manie, et pour le satisfaire je lui donnai une jeune ouvrière en mode, qui n’avait jamais fait de parties, et qui était sans contredit une des plus belles créatures, qu’il fût possible de trouver. Je les mets aux prises, et curieuse d’observer ce qui va se passer, je vais bien vite me camper à mon trou. — „Où diable, Md. Duclos,“ débuta-t-il par dire, „a-t-elle été chercher une vilaine garce comme vous — „dans le coin sans doute — vous étiez à raccrocher quelques soldats aux gardes, quand on est venu vous chercher,“ — et la jeune personne honteuse et qui n’était prévenue de rien, ne savait quelle conte-