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à son tour il branle la jeune fille, qui se pâma dans ses bras, et toutes ces scènes d’une lubricité indicible firent perdre du foutre au duc et à son frère, mais n’émurent que très faiblement Curval et Durcet qui convinrent, qu’il leur fallait des scènes moins couleurs de rose, pour émouvoir leur vieille âme usée et que toutes ces drôleries-là n’étaient bonnes que pour de jeunes gens. Enfin on fut se coucher et Curval au sein de quelques nouvelles infamies, fut se dédommager des tendres pastourelles, dont on venait de le rendre témoin.


Vingt-huitième journée.


C’était le jour d’un mariage et le tour de Cupidon et de Rosette à être unis par les nœuds de l’hymen, et par une singularité encore fatale, tous les deux se trouvèrent dans le cas d’être corrigés le soir. — Comme personne ne se trouva en faute ce matin-là, on employa toute cette partie du jour à la cérémonie des noces et dès qu’elle fut faite, en les réunit au salon, pour voir ce qu’ils feraient ensemble, comme les mystères de Vénus se célébraient souvent aux yeux de ces enfants, quoiqu’aucuns n’y eussent encore servi, ils avaient une théorie suffisante à leur faire exécuter sur ces objets à peu près ce qu’il y avait à faire, Cupidon qui bandait fort raide, plaça donc sa petite cheville entre les cuisses de Rosette qui se laissait faire avec toute la candeur de l’innocence la plus entière. Le jeune garçon s’y prenait si bien qu’il allait vraisemblablement réussir, quand l’évêque le saisissant entre ses bras se fit mettre à lui-même ce que l’enfant aurait, je crois, bien mieux