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membres avec une barre de carton, je le marquais sur l’épaule avec un fer presque chaud, et qui laissait une légère empreinte, je le fouettais sur le dos précisément comme fait l’exécuteur des hautes œuvres — et il fallait entremêler tout cela d’invectives atroces, de reproches amères de différents crimes, desquels pendant chacune de ces opérations, il demandait en chemise, un cierge en main, bien humblement pardon à Dieu et à la justice, enfin la séance se terminait sur mon derrière où le libertin venait perdre son foutre, quand sa tête était au dernier degré d’embrasement.“ „Eh bien, me laisses-tu décharger en paix à présent, que Duclos a fini ?“ dit le duc à Curval. — „Non, non,“ dit le président, garde ton foutre ! Je te dis, que j’en ai besoin pour les orgies.“ — „Oh je suis ton valet,“ dit le duc, „me prends-tu donc pour un homme usé, et t’imagines-tu qu’un peu de foutre que je vais perdre tout à l’heure, m’empêchera de céder et de correspondre à toutes les infamies qui te passeront par la tête dans quatre heures d’ici — „N’aie pas peur, je serai toujours prêt, mais il a plu à monsieur mon frère de me donner là un petit exemple d’atrocité que je serais bien fâché de ne pas avoir exécuté avec Adélaïde, ta chère et aimable fille.“ Et la poussant aussitôt dans le cabinet avec Thérèse, Colombe et Fanni, les femmes de son quadrille, il y fit vraisemblablement ce que l’évêque avait fait avec sa nièce, et déchargea avec les mêmes épisodes, car on entendit comme tout à l’heure, un cri terrible de la jeune victime, et le hurlement du paillard. Curval voulut décider qui des deux frères s’était le mieux conduit, il fit approcher les deux femmes, et ayant examiné les deux derrières à l’aise, il décida que le duc n’avait