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Vingt-cinquième journée.


Une nouvelle intrigue se formait pourtant à la soudaine dans les murs impénétrables du château de Silliny, mais elle n’était pas d’une conséquence aussi dangereuse, que celle d’Adélaïde et de Sophie ; cette nouvelle société se tramait entre Aline et Zelmire, la conformité de caractère de ces deux jeunes filles avait aidé beaucoup à ce lieu, toutes deux douces et sensibles, deux ans et demi de différence au plus dans leur âge, bien de l’enfance, bien de la bonhomie dans leur caractère, en un mot, presque toutes deux les mêmes vertus et presque toutes deux les mêmes vices, car Zelmire, douce et tendre, était nonchalante et paresseuse, comme Aline, en un mot, elles se convenaient si bien que le matin du 25e on les trouva dans le même lit, et voici comme cela eut lieu, Zelmire était destinée à Curval, couchait comme on sait dans sa chambre cette-même nuit, Aline était femme de lit de Curval, mais Curval revenu ivre-mort des orgies, ne voulut coucher qu’avec Bande-au-ciel, et moyennant cela les deux petites colombes abandonnées et réunies par hasard, se campèrent, de crainte du froid, toutes les deux dans le même lit. Et là on prétendit que leurs petits doigts s’étaient grattés ailleurs, qu’au coude. Curval en ouvrant les yeux le matin et voyant les deux oiseaux dans le même nid, leur demanda, ce qu’elles faisaient là, et leur ordonnant de venir à l’instant toutes deux dans son lit, il les flaira au dessous du clitoris et reconnut clairement, qu’elles étaient encore toutes deux plein de foutre, le cas était grave, on voulait bien que ces demoiselles fussent des victimes d’impudicité,