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récidive ; le président se ressouvint que quand il était au palais, ses ingénieux confrères prétendaient que comme une récidive prouvait que la nature agissait dans un homme plus fortement que l’éducation et que les principes, que par conséquent en récidivant il attestait pour ainsi dire, qu’il n’était pas maître de lui-même, il fallait le punir doublement. [Il] voulut raisonner aussi conséquemment, avec autant d’esprit que ses anciens condisciples, et déclara qu’en conséquence, il fallait les punir, elle et sa compagne, dans toute la rigueur des ordonnances ; mais comme ces ordonnances portaient peine de mort pour un tel cas, et qu’on avait envie de s’amuser encore quelque temps avec ces dames, avant d’en venir là, on se contenta de les faire venir, de les faire mettre à genoux, et de leur lire l’article des ordonnances en leur faisant sentir tout ce qu’elles venaient de risquer en s’exposant à un tel délit, cela fait, à leur infliger une pénitence triple de celle qu’elles avaient endurée samedi dernier, on les fit jurer, que cela n’arriverait plus, on leur protesta que si ça arrivait encore, on userait de toute rigueur envers elles, et on les inscrivit sur le livre fatal. — La visite de Durcet y fit placer encore trois noms de plus, deux chez les filles, et un chez les garçons, c’était le résultat de la nouvelle expérience des petites indigestions, elles réussissaient fort bien, mais il en arrivait, que ces pauvres enfants ne pouvant plus se retenir, se mettaient à tout instant dans le cas d’être punis, c’était l’histoire de Fanni, d’Hébé chez les sultanes, et d’Hyacinthe chez les garçons, ce qu’on trouva dans leur pot, était énorme, et Durcet s’en amusa longtemps, on n’avait jamais tant demandé [de] permission[s] du matin, et