Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/314

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que vous m’aurez vu faire et je déchargerai, mais surtout ne vous impatientez pas, parce que je vous préviens encore une fois, qu’il y en a pour très longtemps.“ Je commence, je change de meuble, comme il me l’a recommandé, mais quel flegme, grand Dieu ! j’étais en nage ; pour frapper plus à mon aise, il m’avait fait mettre le bras nu jusqu’au cou, il y avait plus de trois quarts d’heure, que j’y allais à tour de bras, tantôt avec les verges, tantôt avec le martinet et je n’en voyais pas ma besogne plus avancer, notre paillard immobile ne remuait pas plus que s’il eût été mort, on eût dit, qu’il savourait en silence les mouvements internes de volupté, qu’il recevait de cette opération, mais aucun vestige extérieur, nulle apparence qu’elle influa seulement sur sa peau, enfin deux heures sonnèrent — et j’étais depuis onze à l’ouvrage, „tout à coup, je le vois soulever les reins, il écarte les fesses, j’y passe et repasse mes verges dans de certains intervalles, tout en continuant de fouetter ; un étron part, je fouette, mes coups vont faire voler la merde au plancher. „Allons courage,“ lui dis-je, „nous voilà au port,“ ? alors notre Homme se relève en fureur, son vit dur et mutin, était collé contre son ventre. „Imitez-moi,“ me dit-il, „imitez-moi, il ne me faut plus que de la merde, pour vous donner du foutre !“ — Je me courbe promptement à sa place, il s’agenouille, comme il l’avait dit, et je lui ponds dans la bouche un œuf, qu’à ce dessein je gardais depuis près de trois jours, en le recevant, son foutre part, et il se jette en arrière en hurlant de plaisir, mais sans avaler et sans même garder plus d’une seconde l’étron que je venais de lui déposer, au reste, excepté vous, messieurs, qui, sans