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pudiques désirs de nos libertins, le reste de ce corps usé et flétri, ce cul de taffetas chine, ce trou infect et large, qui s’y montre au milieu, cette mutilation d’une talon et de trois doigts, cette jambe courte, qui la fait boîter, cette bouche édentée, tout cela échauffe, anime nos libertins. Durcet la suça par devant, Curval par derrière, et tandis que des objets de la plus grande beauté et de la plus extrême fraîcheur sont sous leurs yeux, prêts à satisfaire leur plus légers désirs, c’est avec ce, que la nature et le crime ont deshonoré, ont flétri, c’est ainsi l’objet le plus sale et le plus dégoûtant que nos deux paillards en extase vont goûter les plus délicieux plaisirs, — et qu’on explique l’homme après cela, tous deux semblent se disputer ce cadavre anticipé (tels que deux dogues acharnées sur un charogne) après s’être livrés aux plus sales excès dégorgent à la fin leur foutre et malgré l’épuisement, où ce plaisir les met, peut-être en eussent-ils à l’instant repris de nouveau, quoique dans le même genre de crapule et d’infamie, si l’heure du soupé ne fut pas les avertir de s’occuper d’autres plaisirs. Le président désespéré d’avoir perdu son foutre et qui dans ces cas-là ne se ranimait jamais que par des excès de mangeailles et de boissons, se gonfle comme un véritable pourceau, il voulut que le petit Adonis branla Band-au-ciel et lui fit avaler le foutre, et peu content de cette dernière infamie, qu’on exécuta sur-le-champ, il se leva, dit que son imagination lui suggérait des choses plus délicieuses que tout cela et sans s’expliquer davantage, il entraîna avec lui, Fanchon, Adonis et Hercule, fut s’enfermer dans le boudoir du fond et ne reparut qu’aux orgies, mais dans un état si