Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/174

Cette page a été validée par deux contributeurs.

président, âgé de près de cinquante ans, et qui, s’il faut en croire md. Guérin, qui nous dit le connaître depuis bien des années, exerçait régulièrement tous les matins la fantaisie dont je vais vous entretenir. Sa maquerelle ordinaire venant de se retirer l’avait recommandé avant aux soins de notre chère mère, et ce fut avec moi qu’il débuta chez elle ; il se plaçait seul au trou, dont je vous ai parlé, dans la chambre qui y répondait se trouvait un crocheteur ou un Savoyard, un homme du peuple enfin, mais propre et sain, c’était tout ce qu’il désirait, l’âge et la figure n’y faisait rien, je fus sous ses yeux, et le plus près du trou possible, branler cet honnête manail prévenu et qui trouvait fort doux de gagner ainsi de l’argent ; après m’être prêtée sans aucune restriction à tout ce que le cher homme pouvait désirer de moi. Je le fis décharger dans une soucoupe de porcelaine et le plantant-là, dès qu’il avait répandu la dernière goutte, je passai précipitement dans l’autre chambre, mon homme m’y attend en extase, il se jette sur la soucoupe, avale le foutre tout chaud, le sien coule, d’une main j’excite son éjaculation, de l’autre je reçois précieusement ce qui tombe et à chaque jet, portant ma main fort vite, à la bouche du paillard, je lui fais le plus lestement et le plus adroitement, que je puisse avaler son foutre à mesure qu’il le répand — c’était le tout ; il ne me toucha, ni ne me baisa, il ne me troussa seulement pas, et se relevant de son fauteuil avec autant de flègme, qu’il venait de montrer de chaleur, il prit sa canne et se retira, en disant que je branlais fort bien, et que j’avais fort bien saisi son genre. Le lendemain on ramena un autre homme, car il fallait l’en