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[19] loir l’être.“ — „Un personnage à-peu-près de mon goût,“ continua Duclos, „me mena aux Tuileries quelques mois après, il voulait que je fusse raccrochée des hommes et que je vinsse là lui branler positivement sous le nez au milieu d’un tas de chaises parmi lesquels il s’était caché, et après lui en avoir branlé ainsi sept ou huit, il se plaça sur un banc dans une des allées les plus passagères, troussa mes jupes, par derrière, fit voir mon cul aux passants, mit son vit à l’air et m’ordonna de le branler devant tous les passants, ce qui, quoiqu’il fût nuit, fit un tel scandale, que lorsqu’il débondait cyniquement son foutre, il y avait plus de dix personnes autour de nous, et que nous fûmes obligés à nous sauver pour n’être pas honnis. Quand je racontai à la Guérin notre histoire, elle en rit et me dit qu’elle avait connu un homme à Lion où des garçons font le métier de raccrocheurs,[20] un homme, dis-je, dont la manie était pour le moins aussi singulière, il se déguisait comme le mercure public, amenait lui-même du monde et deux filles qu’il payait et entretenait pour cela, puis se cachait dans un coin pour voir opérer sa pratique, qui, dirigée par les filles qu’il soudoyait à cet effet, ne manquait pas de lui faire voir le vit et les fesses du libertin, qu’elle tenait, seule volupté qui était du goût de notre faux mercure, et qui avait l’air de lui faire perdre son foutre.“ — Duclos ayant fini ce soir-là son récit de bonne heure, on employa le reste de la soirée avant l’instant du service à quelques lubricités de choix et comme on avait la tête échauffée sur le cynisme, on ne passa point dans le cabinet et chacun s’amusa l’un devant l’autre, le duc fit mettre la Duclos toute nue, il la fit pencher,