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regard à la fin de son discours, quelques mouvements de sa main sur le devant de sa culotte, qui annonçait une érection décidée produite par l’œuvre diabolique qu’il commettait, mais jamais autre chose. Il vint, on l’enferma avec la jeune cabaretière, je l’observais, le tête-à-tête fut long, le séducteur y mit un pathétique étonnant, l’enfant pleura, s’anima, eut l’air d’entrer en une sorte d’enthousiasme ; ce fut l’instant, où les yeux du personnage s’enflammèrent le plus, et où nous remarquâmes les gestes sur sa culotte, peu après, il se leva, l’enfant lui tendit les bras comme pour l’embrasser, il la baisa comme un père et n’y mit aucune sorte de lubricité, il sortit, et trois heures après, la petite fille arriva chez md. Guérin avec son paquet.“ — Et l’homme ?“ dit le duc. — Il avait disparu dès après sa leçon,“ répondit Duclos. — „Sans revenir voir l’issue de ses travaux ?“ — „Non mgr., il en était sûr, il n’en avait jamais manqué une.“ — „Voilà un personnage très extraordinaire,“ dit Curval, „qu’en augurez-vous mr. le duc ?“ — „J’en augure,“ répondit celui-ci, „qu’il s’échauffait uniquement de cette séduction, et qu’il en déchargeait dans sa culotte.“ — „Non,“ dit l’évêque, „vous n’y êtes pas ! Ce n’était qu’un préparatif à ses débauches, et au sortir de là, je parie, qu’il en allait commencer de plus grandes.“ — „De plus grandes,“ dit Durcet, ? et quelle volupté plus délicieuse eût-il pu se procurer, que celle de jouir de son propre ouvrage, puis qu’il en était le maître.“ — „Eh bien,“ dit le duc, „je parie, que je l’ai deviné, ceci, comme vous le dites, n’était qu’un préparatif, il s’échauffait la tête à corrompre des filles et allait enculer des garçons. — Il était bougre, je le parie.“