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et vigoureux et auquel on n’en aurait pas donne quarante. Aucun être dans le monde n’avait un talent plus singulier que cet homme pour entraîner de jeunes filles dans le vice et comme c’était son107) art le plus sublime, il en faisait aussi son seul et son unique plaisir, toute la volupté consistait à déraciner les préjuges de l’enfance, à faire mépriser la vertu et à parer le vice des plus belles couleurs ; rien n’y était négligé : tableaux séduisants, promesses flatteurs, exemples délicieux, tout était mis en œuvre, tout était adroitement ménagé, tout artistement proportionné à l’âge, à l’espèce d’esprit de l’enfant, et jamais il ne manquait son coup, en deux seules heures de conversation il était sûr de faire une putain de la petite fille la plus sage et la plus raisonnable et depuis trente ans, qu’il exerçait ce métier-là dans Paris, il avait avoué à md. Guérin, l’une de ses meilleures années, qu’il avait sur son catalogue plus de 10 mille jeunes filles séduites et jetées par lui dans le libertinage. Il rendait de pareils services à plus de 15 maquerelles, et quand on ne l’exerçait pas, il faisait des recherches pour son propre compte, corrompait tout ce qu’il trouvait et l’envoyait ensuite à ses achalandeuses, car ce qu’il y a de fort extraordinaire et ce qui fait, messieurs, que je vous cite l’histoire de ce personnage singulier : jamais il ne jouissait du fruit de ses travaux, il s’enfermait seul avec l’enfant, mais, de tous les ressorts que lui prêtait son esprit et son éloquence, sortait très enflammé, on était parfaitement sûr que l’opération irritait ses sens, mais il était impossible de savoir, ni où, ni comment il les satisfaisait, parfaitement examiné, on n’a jamais vu de lui qu’un feu prodigieux dans le