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ment remis de ses excès et qui dès quatre heures du matin s’était trouvé bien scandalisé de ce qu’on l’eût laissé coucher seul, avait sonné pour que Julie et le fouteur qui lui était destiné vinssent occuper leur poste ; ils arrivèrent à l’instant, et le libertin se replongea dans leurs bras au sein de nouvelles impuretés, quand le déjeuner fut fait suivant l’usage dans l’appartement des filles. Durcet visita et de nouvelles délinquantes, malgré tout ce qu’on avait pu dire, s’offrirent encore à lui. Michette était coupable d’un genre de faute, et Augustine à qui Curval avait fait dire de se tenir tout le jour dans un certain état, se trouvait dans l’état absolument contraire ; elle ne s’en souvenait plus, elle en demandait bien excuse et promettait que ça n’arriverait plus, mais le quatrumvirat fut inexorable, et toutes deux furent inscrites sur la liste des punitions du premier samedi. Singulièrement mécontent de la maladresse de toutes ces petites filles dans l’art de la masturbation, impatienté de ce qu’on avait éprouvé sur cela la veille, Durcet proposa d’établir une heure dans la matinée, où l’on leur donnerait des leçons sur cet objet, et que tout à bon un d’eux se lèverait une heure plus matin. Ce moment d’exercices étant établi depuis 9 jusqu’à 10 se lèverait, dis-je, à neuf heures pour aller se prêter à cet exercice. On se décida que celui qui remplirait cette fonction, s’asseyerait tranquillement au milieu du sérail dans un fauteuil et que chaque petite fille conduite et guidée par la Duclos, la meilleure branleuse que le château renfermât, viendrait s’essayer sur lui, que la Duclos dirigerait leurs mains, leur mouvement, qu’elle leur apprendrait le plus ou le moins de vitesse,