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son ancien ami, et il paria quoique le vit fût énorme, avaler trois bouteilles de vin de sens froid, pendant qu’on l’enculerait — quelle habitude — quel calme, quel sens froid dans le libertinage, il gagna sa gageure et comme il ne les buvait pas à jeûne, que ces trois bouteilles tombaient sur plus de 15 autres, il se releva de là un peu étourdi, le premier objet qui se présente à lui fut sa femme pleurant du mauvais traitement d’Hercule, et cette voix l’anime à tel point qu’il se porta sur-le-champ à des excès avec elle, qu’il nous est encore impossible de dire. Le lecteur qui voit comme nous sommes gênés dans les commencements-ci pour mettre de l’ordre dans nos matières, nous pardonnera de lui laisser encore bien de petits détails sous le voile. Enfin on passa dans le salon, où de nouveaux plaisirs et de nouvelles voluptés attendaient nos champions ; là le café et les liqueurs leur furent présentés par un quadrille charmant, il était composé de 2 beaux jeunes garçons, d’Adonis et d’Hyacinthe, et en filles de Zelmire et Fanni. Thérèse, une des duègnes, les dirigeait, car il était de règle, que partout où deux ou trois enfants se trouvaient réunis, une duègne devait les conduire. Nos quatre libertins à moitié ivres, mais résolus pourtant d’observer leur loi se contentèrent de baisers, d’attouchements, mais que leur tête libertine fut assaisonnée de tous les raffinements de la débauche et de la lubricité, on crut un moment que l’évêque allait prendre du foutre à des choses très extraordinaires qu’il exigeait d’Hyacinthe pendant que Zelmire le branlait. Déjà ses nerfs tressaillaient et sa crise de spasme s’emparait de tout son physique, mais il se contint, rejeta loin de lui les objets tentateurs