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plus elle chatouillait sa lubricité. Hélas ! me disait-elle un jour, j’en suis au point de n’en plus trouver d’assez fortes pour me contenter ! Son joli cul fut donc attaqué sur-le-champ, et les plaisirs qu’elle me donna de cette manière furent si vifs, si bien partagés d’elle, que nous convinmes mutuellement de ne pas en connaître d’autres.

J’étais tellement entraîné par les charmes de cette belle fille, qu’un an se passa, sans que j’osasse lui communiquer mes projets, ou du moins sans que j’y pensasse, tant j’étais vivement occupé d’elle ; pendant ce tems, mes fonds étaient revenus, j’étais quitte envers Burlington, et pour mieux venir à bout de mes projets, ne voulant pas loger chez lui, j’avais pris un appartement à sa porte : lui, sa famille, ses enfans venaient me voir tous les jours, et l’intimité devint bientôt si grande, que le bruit de mon mariage avec Cléontine courut dans toute la ville. Que j’étais loin d’une telle folie ! je voulais bien m’amuser d’une pareille créature, mais l’épouser… jamais ; lady Tilson excitait seule ce desir en moi. Une épouse, me disais-je, n’est faite que pour nous servir de victime, et plus est