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qu’élevait Cléontine dans mon ame, la jolie figure de Tilson, et les grâces de sa jeune épouse, ne m’échappaient pourtant pas ; et si Cléontine m’inspirait les desirs les plus libertins, son beau-frère et sa sœur faisaient naître en moi les plus sensuels. Je supposais à Tilson le plus beau cul du monde, et je brûlais aussi vivement du desir de le foutre, que de la fantaisie d’en faire autant à sa voluptueuse épouse. Brûlé de toutes ces différentes passions, je crus que la véritable façon de les satisfaire, était de commencer par Cléontine. Tout ce qui peut hâter la défaite d’une femme se trouvant à-la-fois, et dans l’ame de celle que j’attaquais, et dans mes moyens de séduire, la chère enfant fut bientôt à moi. Rien de frais, rien de potelé, rien de joli comme toutes les parties du corps de cette charmante fille, rien d’éloquent comme la voix de ses passions, rien de lubrique comme sa tête ; il y eut un moment, en honneur, où je me crus plus sage qu’elle ; dès-lors, et vous l’imaginez aisément, aucune restriction dans les plaisirs que nous goûtâmes ; et Cléontine m’avoua que plus une volupté semblait contrarier les loix de la nature,