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geons plus ce bougre-là ; nous en sommes les maîtresses, puisque nous le payons ; il faut en jouir à notre aise. Emma s’approche et m’invite à me mettre nud. Vous voyez que nous y sommes nous-mêmes, me dit-elle, en me voyant balancer ; deux femmes vous effrayent-elles ? et m’aidant à quitter mes habits, et jusqu’à mes bas, sitôt qu’elles me virent ainsi ; elles m’approchèrent d’une banquette, où elles me firent incliner sur les genoux et sur les mains : un ressort part, aussitôt tous mes membres sont pris, et trois lames aiguës menacent à-la-fois et mes flancs et mon ventre, si je fais le moindre mouvement. De grands éclats de rire se font entendre dès que je suis dans cet état, mais ce qui achève de me faire frémir, c’est de voir que ces deux femmes, armées de longs martinets de fer, se mettent à me flageller. Viens, Emma, dit Sophie, viens ma bonne, viens me baiser près de la victime ; j’aime à mêler l’amour aux angoisses de ce malheureux. Branlons-nous en face de lui, ma chère ame, et qu’il souffre pendant que nous déchargerons ; la putain sonne, deux filles de quinze ans plus belles que le jour, viennent recevoir ses ordres ; elles se désha-