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nous demanda d’autres faveurs, que de nous regarder.

Les filles étaient vraiment belles : les garçons, frais, vigoureux, et doués de vits magnifiques. Après nous en être bien fait donner par eux, nous les mariâmes à ces filles vierges ; nous les aidâmes à la défloration ; nous leur permettions seulement de cueillir les roses ; ils étaient ensuite obligés de se réfugier dans nos culs ; ils n’avaient la permission de décharger que là. Le pauvre gouverneur s’extasiait à la vue de ces tableaux, et s’épuisait en leur rendant hommage : la nuit entière fut employée à la célébration de ces orgies ; et dans un pays semblable, nous n’en osâmes pas davantage. Nous partîmes, sans nous coucher, après avoir bien payé le gouverneur, et lui avoir promis de l’excuser près de Ferdinand, de l’impossibilité où le mode du gouvernement des insulaires de Caprée le mettait, d’en avoir tait davantage pour nous.

Nous louvoyâmes la côte, en retournant à Naples. On ne voudrait jamais quitter ces heureux rivages, tant ils offrent d’objets curieux sur leurs bords. Nous découvrions