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depuis treize heures nous nous y plongions dans des infamies.

Nous restâmes quelques jours dans ce lieu de crimes et de débauches, au bout desquels, souhaitant à Vespoli toutes sortes de prospérités, nous poursuivîmes notre route vers les célèbres temples de Pestum.

Avant que de rien examiner, nous fûmes prendre notre logement dans une superbe ferme où Ferdinand nous avait adressées. La simplicité, la vertu, caractérisaient les habitans de cette belle campagne : une veuve de quarante ans, et trois filles de quinze à dix-huit ans, en étaient les uniques maîtres. Plus rien de criminel ici, et si la vertu même eût été bannie de la terre, on n’aurait retrouvés ses temples que chez l’honnête et douce Rosalba ; rien n’était frais comme elle, rien n’était joli comme ses filles. Eh bien ! dis-je bas à Clairwil, ne t’ai-je pas dit que j’étais presque sûre de rencontrer bientôt un asile où la vertu, sous sa plus belle parure, nous provoquerait sûrement au vice ? Vois ces filles charmantes, ce sont des fleurs que la nature nous donne à moissonner. O Clairwil ! il faut que par nos soins, le trouble et la désolation remplacent