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la croit nécessaire, et qu’il n’y ait jamais d’autre balance à sa justice, que celle de ses intérêts ou de ses passions, uniquement combinées avec les passions ou les intérêts de ceux qui, comme nous venons de le dire, ont obtenu de lui toutes les portions d’autorité nécessaires à centupler la sienne lorsqu’elles s’y renclaveront[1]. Jettez les yeux sur les gouvernemens de l’Afrique et de l’Asie ; tous sont mus par ces principes, et tous se soutiennent invariablement par eux. Dans beaucoup, dit Charlotte, le peuple n’est pas où vous parraissez le vouloir réduire : cela est vrai, dit Francaville, car il a déjà remué en quelques-uns de ces cantons, et il faut le mettre dans un tel état de crainte et d’épuisement, qu’il ne puisse pas même en concevoir la pensée. C’est pour cela, dit Ferdinand, que je lui voudrais des prêtres. — Gardez-vous en bien, puisque vous n’éleveriez alors, comme on vient de vous le dire, qu’une puissance bientôt plus forte que la vôtre, par la machine déifique, qui, dans

  1. Voyez, à ce sujet, le discours de l’évêque de Grenoble, dans le 4e volume de Justine, pag. 275 et suiv.